Sous l'impulsion du guitariste Noël Akchoté, un collectif
de musiciens, hors-la-loi commerciaux, esprits libres n'ayant
peur de rien, se donnent rendez-vous, la nuit, dans un cabaret
munichois désaffecté.
Endroit magique, lieu fantastique dévoué au music-hall,
à une époque où la chanson se mélangeait
sans heurt au comique troupier et à la prestidigitation.
Ici, le présent se fait intemporel, les chansons sont des
sortes de passerelles tangentielles entre un passé ambigu
et un futur sans issu.
L'Europe historique est en marche, on y chante en anglais, en
français, en italien, en allemand
La basse et la
voix de John Greaves y côtoient le chant de Giovanna Cacciola,
Charlie O. et Jean-Louis Costes chantent et jouent du piano et
Christian Ludwig Mayer de l'accordéon.
On se perd dans l'ambiance des années folles avec des
chansons n'ayant aucun lien entre elles. Du chant patriote (Maréchal
nous voilà) à la chanson grivoise (Couché
sur le lit) en passant par Serge Gainsbourg (SS in Uruguay) ou
Paolo Conte (Via con me) et encore cette version post apocalyptique
du Radioaktivität de Kraftwerk, ou l'interprétation
dépouillée d'All tomorrow's parties de Lou Reed,
on ne sait où donner de l'oreille, se demandant parfois
s'il faut en rire ou en pleurer.
Ce disque sent la sueur, le risque, la bière qui déborde
des verres, le coeur du public, les larmes et les rires, les tapes
sur l'épaule, loin des inepties aseptisées qu'on
tente de nous faire gober. C'est décidé, nous rentrons
dans la résistance !
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