Rien ne vaut un enregistrement en public pour capter la fougue
et l'impétuosité de James Carter. Il profite de
ces trois soirs de juin 2OO1 à Détroit, sa ville
d'origine, pour assouvir sa soif de jeu et de rencontres. Se servant
avec une égale habileté de toute sa panoplie de
saxophones : ténor, soprano et baryton, il croise le cuivre
avec ses aînés, les saxophonistes David Murray et
Johnny Griffin, se lance dans des joutes amicales avec le trompettiste
Dwight Adams pour une jam session de feu.
Côté répertoire, il reprend des standards
peu joués, Tricotism d'Oscar Pettiford, Soul Street de
Jimmy Forrest ou Freedom Jazz Dance d'Eddie Harris. Traversant
sans complexe toute l'histoire du jazz, James Carter maîtrise
son sujet et embrase tout sur son passage, mais comme à
son habitude, il en fait parfois trop ! Mais peut-on lui reprocher
ce qui pourrait bien être un excès de générosité
?
Gerard Gibbs à l'orgue, Ralph Armstrong à la contrebasse
et Leonard King à la batterie sont à l'écoute
et permettent aux solistes de s'exprimer librement. Franz Jackson
chante avec bonhomie sur I can't get started.
Un bon CD qu'on écoute avec plaisir en regrettant finalement
qu'il ne soit pas sorti en DVD.
|