Jouer dans l'esprit plutôt que de jouer à
Avec un quintet à la composition similaire à celui
du quintet du Hot Club de France de Django qui connut son heure
de gloire avant-guerre, Mandino Reinhardt nous livre un disque
aux vertues populaires. Une contrebasse, un violon, deux guitares
rythmiques et une soliste, voilà une recette qui a déjà
fait ses preuves et qui devrait ravir les amoureux de swing manouche.
Si le guitariste n'a ni l'aisance soliste de Biréli
Lagrène ni l'intuition rythmique d'Angelo
Debarre, il dévoile un univers plus calme, plus poétique,
un délié tout en souplesse et une sensibilité
mélodique à fleur de peau. Il signe d'ailleurs la
moitié des morceaux du CD, parmi lesquels on remarquera
plus précisément Garsïk, une valse rapide,
Pas encore, ballade nonchalante et Davïdo, un boléro
qu'il dédie à son fils. Trois chansons sont chantées
en romanès et offrent un délicieux petit côté
rétro. Il reprend aussi avec succès des titres de
Django ou des standards de jazz, traque la note bleue sur Blue
Drag et déjoue sans cesse les pièges du solo démonstratif.
Douze titres pour rêver, swinguer, se laisser porter, farnienter
à l'ombre d'un chêne, regarder les péniches
passer, boire un verre, enlacer sa chérie, pique-niquer
sur les bords de l'Oise et par-dessus tout, passer du bon temps.
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