A l'orée des années 80, le saxophoniste Steve Coleman
participa à l'éclosion du mouvement M'Base, groupe
de jeunes musiciens qui allait s'interroger sur l'engagement artistique
et apporter des idées rythmiques et harmoniques nouvelles.
Depuis, bon nombre d'entre eux se sont construits une solide carrière
solo : Cassandra Wilson, Geri Allen, Graham Haynes, Greg Osby
et bien entendu Steve Coleman.
Le saxophoniste a enregistré tout au long de ces années
un nombre conséquent d'albums, continuant ainsi son travail
d'explorateur musical.
Ce dernier opus n'est sans doute pas le plus facile d'écoute.
Il est une sorte de laboratoire où le travail vocal prend
une grande importance. Mais la voix est ici utilisée comme
un instrument se superposant au foisonnement rythmique. Travail
sur la dissonance, sur la répétition, certains morceaux
agacent plus qu'ils n'apaisent. Si l'apparition de nouveaux musiciens
comme Craig Taborn au piano, Drew Gress à la contrebasse
ou Grégoire Maret à l'harmonica est une réussite
incontestable, on préférera malgré tout son
précédent enregistrement On
the rising of the 64 paths.
Nous restons à l'écoute de ce chercheur qui a fait
vu de création et qui recherche la lumière
comme un signe d'espoir. Un disque pour initiés.
|