André Charlier (batterie) et Benoît Sourisse (claviers
- piano, orgue Hammond B3) forment aujourd'hui un tandem des plus
réjouissants qualifié d'" incontournable "
dans le paysage du jazz français.
Compagnons de scène depuis une dizaine d'années
de Didier Lockwood, les deux musiciens ont aussi croisé
sur leurs routes respectives de nombreux musiciens exceptionnels.
On les a entre autre vus et écoutés auprès
de Michel Petrucciani, Toots Thielemans, John Scofield, Jean-Jacques
Milteau, Michel Portal, John McLaughlin, Mighty Mo Rodgers, Mike
Stern, Martial Solal
Après un premier album fort agréable paru en 2001
chez Dreyfus Jazz (Gemini) où le duo était entouré
de Stéphane Guillaume, Olivier Ker Ourio, Jerry Bergonzi
les revoici aujourd'hui avec un nouveau recueil leur donnant
matière à une profonde immersion dans l'univers
énigmatique du blues.
Eleven blues entraîne donc les deux complices dans un merveilleux
pèlerinage façonné par une incroyable générosité
et un esprit communicatif rare. Deux qualités essentielles
qui les caractérisent si bien depuis toujours.
Pour nous raconter en onze épisodes cette singulière
histoire de blues, André Charlier et Benoît Sourisse
ont fait appel à celui qu'ils considèrent comme
étant un des plus grands héritiers de la "
voix du blues " : le saxophoniste Kenny Garrett.
D'autres guest stars et pas des moindres ont aussi été
sollicitées puisqu'on note les présences remarquées
de Jean-Marie Ecay à la guitare, Stéphane Guillaume
aux clarinettes et saxophone alto, Claude Egéa à
la trompette et au bugle et Damien Verherve au trombone.
Les onze pièces présentées ont toutes été
composées et arrangées par André Charlier
et Benoît Sourisse. Chacune d'elles célèbre
une musique savante et vivante loin de tous clichés. L'aventure
commence à Congo square, quartier légendaire et
mythique de la Nouvelle Orleans et se termine par une " seconde
danse " improvisée concluant une gigantesque parade
de plus d'une heure de transe.
On y aura alors apprécié quelques hommages et autres
clins d'il (Eddie Harris, Charlie Mingus, John Coltrane,
Toots Thielemans
) mais aussi rencontré quelques
images fortes comme le Mississippi, le train
Autant de
symboles illustrant parfaitement une musique en douze ou treize
mesures, intemporelle, aux pulsations généreuses
et aux harmonies savamment improvisées.
Bref, du blues à fleur de peau !
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