Que dire d'autre sur cet oiseau dans la gueule que de résumer
cela en " l'album le plus éclairé de Murat
". Tout est dit.
Délaissant la rudesse d'un été Texan ou
la pointe acérée des bottes en croco de Nashville,
Murat qui tire de plus en plus vite : un triple album vinyle :
Lilith, ou un DVD inédit : Parfum d'Acacia Au Jardin, part
ici, faire un set-tour dans la droite lignée d'un Burt
Baccarach et de la pop anglaise sous influence des trente glorieuses.
Tout cela patiné d'un punch et d'un swing étonnant
pour celui qui manie les clichés de vieil ours bourru interdit
à la variété française.
Cassant son image de poète romantique, l'auvergnat carillonne
sur le mode du " cri du papillon " des textes enjoués
et des musiques entraînantes en compagnie d'une fine équipe
: Jennifer Charles pour la double voix sur presque tous les titres,
et Fred Jimenez sparring-partner musical transfuge des AS Dragon
déjà rencontré et amadoué par le passé.
Il est nécessaire d'agrandir le cercle restreint du chanteur
solo à ces trois personnages car ils sont prépondérants
dans le processus et le résultat de cet album. Jean-Louis
ne joue ici que le parolier et laisse les manettes des mélodies
au copain Fred qui s'influence tantôt par les Kinks, tantôt
par les Beatles sans oublier de faire couler un jus sensuel qu'oblige
ce Bird on a poire car l'ambiance de séduction et de sexualité
entre un garçon et une fille est le leitmotiv du projet.
Honneur aux dames : Jennifer Charles tiens donc le rôle
de l'ingénue mutine américaine. Sa voix et son phrasé
atypique donne un charme, une grâce fantasmagorique. L'écho
pervers d'un Murat jouant le play-boy français, surjouant
même de sa virilité est un merveilleux moment discographique.
Jean Louis Murat
en interview.
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