Le CD commence par une longue plainte lancinante, le violon de
Mat Maneri jouant à l'unisson avec le saxophone ténor
de Aaron Stewart par-dessus le clavier répétitif
de Craig Taborn, leader de cette nouvelle séance Blue Series
; puis tout se disperse, s'abandonne, se percute, se rencontre
sur des rythmes saccadés et des ambiances troublantes,
voire torturées. Les sept compositions du pianiste révèlent
(comme tous les Cds de Blue Series ) des univers mystérieux
où se mêlent des éléments électroniques
à un free jazz parfaitement maîtrisé.
En plus des musiciens susnommés, Craig Taborn a fait appel
à David King, batteur très en vue ( Happy Apple,
The Bad Plus) de la scène américaine, pour imposer
des séquences rythmiques fortes et audacieuses. Des tempos
enlevés sur des rythmes "breakbeat" comme sur
Mystero ou Stalagmite précèdent des morceaux lents,
Shining through et The golden age, sorte d'hymne post new-age
décalé et déchirant.
Junk Magic propose une musique d'avant-garde, difficilement classable,
qui demande bien évidemment une écoute exigeante
qui vous conduira dans des contrées inconnues et enivrantes.
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