Formé au début des années 90, No One Is
Innocent a connu un succès fulgurant en plein milieu de
la vague fusion. Rage Against The Machine était déjà
passé par là, mais la France avait besoin de son
modèle tricolore : No One combla ce manque. Bercés
au son des Beastie Boys ou RATM, leur titre La peau leur apporta
la popularité escompté, suivi d'un album majeur
pour le rock français des années 90.
Souhaitant s'ouvrir sur d'autres cultures, No One expérimenta
toujours plus sur son deuxième album en incorporant une
bonne dose d'électronique. Ce changement en déstabilisa
plus d'un. Le groupe se sépara quelques temps après
pour divergences musicales.
Dix ans après La Peau, No One revient et reprend l'histoire
là où il l'a laissée. Il ne reste plus que
le chanteur du line-up original, mais la musique et les textes
se veulent toujours aussi rageurs et revendicatifs. Ce nouvel
album est en fait le résultat d'un an de travail entre
Kmar, le chanteur, et Kmille, membre de UHT, groupe électro
underground. Kmar marque toujours son désir d'évolution.
La rage ne se situe plus dans les guitares, moins saturées
et incisives, mais dans les sons électro.
Le single Revolution.com est assez représentatif de l'ensemble.
Les guitares sont en retrait pour laisser place aux claviers pour
la partie mélodique. Les textes ont une grande importance
et donnent tout le sens à la musique. Ils traitent tour
à tour du rôle international des Etats-Unis (US festival),
des délocalisations (Tout laisse croire) ou de l'Internet.
Les No One se permettent aussi une adaptation du Personal Jesus
de Depeche Mode très dépouillée. Ils nous
rappellent qu'ils sont avant tout un groupe de rock.
Les retours pour chaque groupe sont très difficiles, car
ils sont observés de très près. Mais l'important
est que ce nouvel album ne nous ressert pas une copie de ce qu'il
a déjà fait et propose plutôt un No One nouvelle
version, plus frais, plus au goût du jour.
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