Avec Bleu comme le ciel, c'est le vent du Sud qui souffle. Le
pianiste Pierre Coulon Cerisier est en effet originaire de Montpellier,
ville où il enseigne à l'école régionale
de jazz. Il avait déjà invité un autre souffleur
pour l'un de ses enregistrements, le tromboniste Glenn Ferris
en 1992 sur l'album Et Hup !. Et lorsqu'il invite, c'est du sérieux,
les petits plats dans les grands, apéritif, fromage et
dessert
Menu généreux.
D'entrée de jeu, on est séduit, les morceaux renferment
un sens aigu de la mélodie (Bleu comme le ciel, Avec Ceva),
des envolées rythmiques (1+1=3, Truks) et une intensité
captivante (Image de couleur, La nuit au Salagou). On se dit qu'il
serait bon que sa notoriété dépasse les frontières
de sa région. Les neufs compositions du pianiste sont superbes,
et ce n'est pas un hasard, s'il a fait appel à un autre
sudiste, Jean-Marc Padovani, pour venir les interpréter
et broder autour.
Le saxophoniste y est généreux, lyrique à
souhait et improvise avec franchise, parfois au bord de la rupture.
Le pianiste, au phrasé précis, privilégie
les ambiances et l'expressivité à la virtuosité,
les silences font parties intégrantes de la musique, comme
sur Respiration. Ajoutez-y une contrebasse et une batterie, toutes
deux discrètes mais bien présentes, et vous aurez
là tous les ingrédients pour une belle réussite.
Il serait bien dommage que ce disque passe inaperçu.
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