Le saxophoniste norvégien revient dans les bacs des disquaires
après six ans d'abstinence discographique. Le temps de
la réflexion allait-il changer un musicien qui a su trouver
une voie si singulière ?
La réponse est évidente dès les premières
notes, c'est non. Malgré une formation inédite,
violon , batterie et saxophones, la musique est identifiable de
suite. L'univers est dépouillé, plus qu'à
l'accoutumée, l'espace s'offre tout entier aux mélodies,
entrelacs subtils du souffle tendu du saxophone et des frottements
des cordes du violon de Kim Kashkashian. Le batteur Manu Katché,
qui signe là sa cinquième collaboration avec Jan
Garbarek, joue des rythmes binaires et minimalistes à la
précision d'horloger Suisse.
Ajoutons à cela quelques sons électroniques et
vous aurez un aperçu d'une uvre forte où les
réminiscences folk (In praise of dreams) croisent la musique
contemporaine ( Scene from afar) et les grandes étendues
planantes. On pourrait parler de faisceaux musicaux tant les notes
jouées coulent de source, une source limpide, brillante
comme un diamant, et qui irradierait de façon énigmatique
tous les auditeurs.
Un coup de maître, un de plus serait-on tenter d'ajouter,
pour un musicien à la carrière déjà
bien remplie. Un disque à placer dans le haut de la pile
en tout cas.
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