Laurent De Wilde en avait surpris plus d'un avec son album Time
for change paru en 2000, le pianiste abandonnait la formule acoustique
pour amorcer un premier virage vers l'électrojazz. Il avait
resservi le couvert pour l'album Stories et ses prestations scéniques
avaient séduit un public toujours plus nombreux.
Il récidive aujourd'hui avec Organics, un projet de plus
en plus électro, le binaire est ici de rigueur, sorte de
machine à groover l'infernal. Huit titres à l'énergie
compacte, lancés à la quête de l'électron
libre. Et qui dit nouvelle voie, dit nouveau groupe ; si le saxophoniste
Gaël Horellou reste fidèle au poste, il prend du galon
en cosignant six morceaux et s'occupe aussi de programmations,
deux nouveaux venus font une entrée remarquée, Philippe
Bussonnet à la basse élecctrique et Yoan Sera à
la batterie.
L'album s'ouvre sur The prisonner, superbe et ravageur avec un
Laurent de Wilde fantastique au Fender Rhodes, les ambiances vont
se suivre, entre dub, drum'n' bass et sonorités mutantes,
laissant même apparaître un piano acoustique aux couleurs
abstraites sur No straight. C'est finalement la reprise de Summertime
de Gershwin qui semble la moins convaincante.
Laurent De Wilde, de plus en plus électro et de moins
en moins jazz ? Un musicien qui a, en tout cas, le mérite
de ne pas tourner en rond, qui se remet en question, se crée
de nouveaux univers et semble faire sienne la citation de Boileau
: Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
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plus sur Laurent de Wilde.
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