Reggiani, Ferré ! Des noms qui font rêver les amoureux
de la chanson française. Sauf qu'ici, c'est d' une histoire
de descendance dont il est question.
Nicolas est le petit-fils de Serge Reggiani, et perpétue
ainsi la voie (la voix) d'interprète. Il s'attaque pour
l'occasion aux chansons de Léo Ferré. Certaines
sont des raretés que lui a remis Mathieu Ferré,
La mauvaise graine, La nuit a fière allure, et Nicolas
Reggiani s'y livre sans retenue, un brin de gravité timide.
Il se lance aussi dans les relectures du tandem Aragon/Ferré,
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?, Blues
A une époque
où le consommable est de rigueur, il est bon de se rappeler
que ces chansons sont indémodables, éternelles,
que leur poésie touche au cur. Vingt ans, L'âge
d'or, des chansons à donner de l'espoir, à rêver
d'un monde meilleur.
Il a trouvé en Giovanni Mirabassi un partenaire idéal,
plus habitué aux espaces libres du jazz, le pianiste raffiné
offre plus qu'un accompagnement standard. Il reste près
de la voix du chanteur et s'offre de beaux ponts mélodiques
lorsque celle-ci s'apaise.
Chanter les chansons de Ferré sans jouer à Léo,
voilà le pari qu'a gagné Nicolas Reggiani.
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