Avec ce nouvel album de Mercury Rev on en oublierait que ce groupe
a commencé dans la musique par faire du bruit et ressembler
à tous ces artistes bruts de décoffrage. Depuis
Deserters songs en 1998, ils sexpatrient vers des
albums plus mélodiques voire symphoniques tout en gardant
une fraîcheur pop proche des meilleures années (Pet
Sound) de Brian Wilson.
Prétextant une liberté de ton sur une époque
si conformiste, les Mercury Rev ont fait de leur devise «
Rien nest impossible », un proverbe réaliste
(et réalisé) sur ce disque. Rentrer dans cet album
au premier abord est très compliqué, il faut éviter
les pièges des quatre premiers titres et débuter
laventure avec lemphase de Vermillon pour ensuite
approuver lalbum comme un concept féérique
et mélodique.
Des titres comme In a funny way qui offre des routes fleuries
de guitares électriques sous fond dorchestre poétique
jusquaux ballades paisibles, acoustiques et méditatives
comme First time mothers joy (Flying), ce nouvel album est
la moelle des deux précédents.
Si Deserters song était lautomne, All is dream
lhiver, voici venu le temps du printemps. Associant les
moments dévasion pop : My love où la voix
de Jonathan Donahue se rapproche dune Marianne Faithfull
au timbre limpide et clair, les Rev senflent pour monter
sur des cimes oniriques plus rocks. Il faut toujours avoir en
tête que cette invitation à lévasion
quils vous proposent se fera par l'expérimentation
(notamment vocale sur Moving on et ses multi-chants) plutôt
que par une réponse copie conforme aux précédentes
réalisations.
Repoussant encore plus loin les limites cosmiques à leurs
envies cest donc un opus abondant, souple et fantasmagorique
qui peut pour certains devenir vite repoussant. Des influences
pop, folk, classique punk et jazz se retrouvent aisément
sur le chemin étoilé de ces mercures du centaure
américain.
Mythique, charismatique, ce clan de trois astres filants na
pas fini de nous étonner surtout sils savent à
lavenir sentourer de constellations telles que Dave
Fridmann (ancien bassiste du groupe devenu producteur) dans la
ceinture folle quest leur studio personnel situé
sur la Catskill Mountains à environ deux heures de New-York.
Selon les rumeurs les plus folles il ny aurait plus dapesanteur
à cette altitude et des échos à la première
chanson qui murmure « Ill tell you a secret, Ill
sell you a secret for a song ».
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plus sur Mercury Rev.
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