Marcus Miller fait partie des musiciens de jazz qui ont su depuis
longtemps imprégner leur musique d'influences diverses
afin de capter l'attention d'un public large, et occasionnellement
de gagner encore quelques Grammy Awards face à tous les
jeunes loups.
Ce sixième album studio enregistré le long de la
côte ouest américaine (à l'ombre des palmiers
de Santa Monica) est une synthèse entre smooth jazz, R&B,
pop où le maître de la basse nous fait profiter de
sa dextérité tout en invitant à ses côtés
ses copains musiciens avec qui il a souvent partagé les
armes : Gerald Albright, Kirk Whalum, Kenny Garrett, Lucky Peterson,
Dean Brown
les voix de Joey Kibble (Take 6), Macy Gray, Lalah
Hathaway
dans un recueil de 15 titres (dont 7 de Marcus)
qui ratisse large puisqu'on y retrouve Prince (Girls and Boys),
Stevie Wonder (Boogie on reggae woman), Edgar Winter (Frankenstein),
Duke Ellington (Sophisticated lady), Jimi Hendrix (Power of soul),
et même Ludwig Von Beethoven dans une adaptation moderne
et surprenante de son Moonlight sonata.
Marcus co-signe avec Eric Clapton un reggae : Silver rain, honore
l'ex-star du karaté des années 70 : Bruce Lee et
a même profité d'une halte dans un hôtel parisien
pour composer un hymne en l'honneur de la Cité de la Musique
qu'il nomme La Villette.
Le style moderne adopté devrait satisfaire toutes les
radios d'easy listen américaines, les musiciens sont brillants,
le bassiste nous régale de nombreux chorus percutants sans
pousser trop loin les démonstrations et le répertoire
très large est parfaitement maîtrisé par les
intervenants dans une totale cohérence d'un bout à
l'autre du disque.
Cet instrument de musique qui ne sert généralement
qu'à donner de la puissance à la rythmique devient
entre les doigts de Marcus (ainsi que d'autres grands bassistes)
un véritable instrument de premier plan dont il sait extirper
de nombreuses sonorités. A écouter.
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plus sur Marcus Miller.
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