"Mukta". Quand les délices
de l'orient rencontrent les saveurs du jazz.
Le groupe nantais continue son aventure musicale et géographique
avec quelques changements de personnel. Un flûtiste fait
maintenant partie intégrante du groupe, Pascal Vandenbulcke,
tandis que Brigitte Menon a cédé sa place au sitar
à Michel Guay qui assure en plus les parties vocales.
Cette fois les musiciens français ont fait le grand saut,
se rendant en Inde pour enregistrer ce nouvel album. Une courte
vidéo nous permet de les voir répéter dans
la cour d'un "Haveli" (qui donnera son nom à
l'album), ancienne construction qui servait de caravansérail.
Deux musiciens indiens participent aux répétitions
: Biswajit Roy Chowdury, maître de sarod et Gyan Singh,
grand joueur de tabla ; ils accentuent ainsi les couleurs orientales.
D'un commun accord, tout ce petit monde prend le chemin d'un studio
d'enregistrement à Delhi, où d'autres musiciens
locaux viendront les rejoindre pour élargir la palette
des sonorités.
Dès le premier titre, on entre dans un univers envoûtant,
riche en ornements, voluptueux à souhait. Les envolées
du chant ou de la flûte nous transportent en un rituel hypnotique
et chaleureux; la batterie, les percussions et la contrebasse
donnent une assise rythmique qui invite à la transe; la
trompette survole l'ensemble de mélodies sensuelles. La
musique circule librement, les instruments trouvent naturellement
leur place, il se dégage une sensation de bien-être
et une forte envie de se laisser porter. Quant à savoir
si elle possède des pouvoirs magiques
c'est à
chacun d'en décider.
Une nouvelle fois, Simon Mary, contrebassiste et leader discret
peut être fier de son projet. Il a réussi sa fusion
entre le jazz et la musique indienne en évitant les écueils
kitsch du tourisme musical. "Haveli" est, à ce
jour, l'album le plus abouti du groupe.
Mukta en interview.
En
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