Márcio Faraco est sans doute le plus parisien des brésiliens,
un "exilé-poètique" comme il aime se définir.
Son succès va grandissant et il affirme au fil des enregistrements
une personnalité talentueuse et attachante. Com tradição
en est la preuve évidente.
Le titre de l'album porte à la réflexion, en le
traduisant, on obtient "avec tradition", mais si l'on
se fie à la lecture à haute voix, il devient "contradiction".
Sa musique est certainement à mi-chemin entre les deux.
La douceur de la musique brésilienne croise l'univers des
songwriters américains, comme sur cette délicate
ballade, Cidade, inspirée par Paul Simon.
Des churs féminins répondent en écho
à la voix chaude du chanteur, la guitare vive de Jorge
Amorim, le piano mélancolique de Luis Avellar, les musiciens
brésiliens savent y faire avec les mélodies et la
mélancolie. Les français ne sont pas en reste non
plus, avec les percussions de Mino Cinelu et le violon de Nicolas
Krassik. Flûte, pedal steel, saxophone, clarinette, basson
et diverses percussions offrent un bel éventail de sonorités
pour des arrangements toujours fort à propos.
Une dernière samba qui sonne comme un hymne et qu'on a
envie de reprendre en chur, Mundo Oval, parce que le monde
ne semble plus tourner très rond. Márcio Faraco
garde malgré tout la joie au cur, sachons la partager
avec lui.
Si Com tradição est un album dans la tradition
plein de contradictions, c'est avant tout du grand art.
|