Non, Issa Bagayogo n'est pas le dernier footballeur à
la mode. Son nom fait partie de la longue liste des artistes maliens
qui sillonnent avec succès le "village planétaire".
En 2002, son disque Timbuktu avait connu un beau succès
et ce dernier opus pourrait bien suivre le même chemin.
Il revient avec Tassoumakan, qui signifie littéralement
voix de feu, en gardant la recette qui fit son succès,
à savoir cet équilibre savamment dosé entre
tradition africaine et technologie occidentale. La production
assurée par le français Yves Wernert vise le haut
des charts avec un son soigné et parfois un côté
dance indéniable. Mais attention, tout cela est fait avec
élégance et tact. Les arrangements des claviers
et la voix féminine sur Koroto rappelle l'Electro
Bamako de Mamani Keita et Marc Minelli, le blues s'invite
sur Kanou et les voix féminines enchantent sur chauffeur.
On atteint par contre les limites du genre avec l'utilisation
trop fréquente d'une boîte à rythme désuète,
là où des percussions auraient certainement fait
plus l'affaire, certains sons de synthétiseurs paraissent
aussi un peu dépassés. Hormis ces quelques réserves,
Tassoumakan reste un disque plaisant et Issa Bagayogo possède
vraiment une voix de feu.
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