Nous avions découvert Bastien Lallemant en 2003 avec Les
premiers instants, son premier album où il s'accompagnait
seul à la guitare. Pour "Les érotiques",
il nous offre un court voyage dans le temps qui nous conduit dans
les sixties.
Car tout dans ce disque rappelle l'ambiance des années
soixante. Le graphisme et les couleurs de la pochette, les chansons
courtes qui excèdent rarement les trois minutes pour un
album guère plus long, trente-sept minutes. Des orchestrations
simples et efficaces comprenant guitares, piano, orgue, batterie,
basse et churs, parfois complétés par une
section de cuivre, jouent le jeu de la spontanéité.
L'érotisme dévoilé ici est tout en retenue,
on s'embrasse du bout des lèvres, les mains se frôlent
sans se prendre, Bastien Lallemant suggère plus qu'il n'impose
et vouvoie ses amours passagères. Il possède un
indiscutable talent d'écriture, signe des déclarations
tendres, lève des mensonges inavoués, livre des
réflexions acerbes avec cet indispensable regard ironique.
On pense aux débuts de Serge Gainsbourg, et puis comme
chaque chanson est une histoire, des films de François
Truffaut ou d'Eric Rohmer nous viennent à l'esprit.
Soyez prêts à succomber à son charme insidieux.
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