Le collectif anglo-pakistanais Asian Dub Foundation ne cesse
d'évoluer et poursuit son travail avec la sortie de ce
cinquième album intitulé Tank.
Un titre évocateur, très porté sur le combat
politique dans un monde en guerre. Le discours est donc toujours
engagé, dénonçant le pouvoir de l'argent
et du pétrole notamment, l'usurpation de l'autorité
par les dictateurs toujours avec l'idée d'éclairer
les enjeux des puissances dominant la planète.
Ces propos ne sont toutefois pas surprenant d'un groupe qui représente
autant sur le plan contestataire, ayant toujours uvré
pour différentes nobles causes. Nous attendions plus d'incertitudes
au niveau de la musique soutenant ces textes. En effet, depuis
le départ de Deedar, le jeune MC co-fondateur du groupe
après la sortie en 1999 de Community Music, le troisième
album, la fondation a intégré deux nouveaux membres,
Aktar et Spex donnant une teinte plus hip hop au phrasé,
teneur très remarquée sur Enemy
of the Enemy sorti en 2003.
Pour ce nouvel opus, cette teinte hip hop est nuancée
par une patte plus électronique et parfois même plus
reggae-dub. Le son d'Adrian Sherwood et de son label dub On U
Sound se remarquant parfaitement. En effet, Ghetto Priest le toaster
affilié à ce label pose son flow délicat
rappelant parfois Horace Andy sur certains morceaux qui prennent
une couleur reggae très subtile.
L'accent est également mis sur le côté dance
floor, de la musique pour la tête et les pieds puisque les
beats explosent pour des rythmiques toujours très dansantes.
Un cocktail très efficace qui ne met pas de côté
les samples de musiques indienne ou pakistanaise, sorte de marque
de fabrique d'Asian Dub Foundation.
Un très bon nouvel album qui poursuit l'évolution
sonore et qui montre que cette nouvelle formation a pris ses marques
et possède une réelle identité. Onze morceaux
qui ne décevront personne.
En
savoir plus sur Asian Dub Foundation.
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