Mathieu Boogaerts a l'il sombre sur la pochette de son
dernier disque, son quatrième. Son côté candide
se serait-il envolé ? Mais est-ce bien lui qui est photographié
? Ou ne serait-ce pas plutôt Michel ? Michel. Un prénom.
Le titre de l'album aussi. Michel, un autre Mathieu ? Un étrange
dédoublement en vérité.
Mathieu Boogaerts joue de tous les instruments, sur quelques
titres, il a fait appel à son comparse habituel, Albin
de la Simone au piano et à Fabrice Moreau à la batterie
ainsi que des choristes sur un titre.
Sa voix fragile, sur des mélodies en équilibre
précaire, laisse transparaître une sensibilité
à fleur de peau. Les tempos sont lents mais quelques titres
offrent des rythmes plus nonchalants, Siliguri, Keyornew ou Quelque
chose. Les paroles dévoilent un chanteur en proie au questionnement,
aux peurs intimes et à l'abandon. L'ambiance est plus sombre
que son précédent 2000
, mais n'est pas non plus dépourvue d'humour. Un petit
faible pour Une bonne nouvelle et J'sais pas où t'es parti
avec son piano jazzy.
Il faut entrer dans l'univers de Michel, pardon Mathieu Boogaerts
et se laisser bercer par ses sourires en coin et ses coups de
blues. Un monde où l'on prendrait le temps.
PS : Le livret mal imprimé (un défaut peut être
pas présent sur tous les cd's) rend difficile la lecture
des paroles et des crédits.
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