Depuis la naissance du groupe Garbage les journalistes avaient
beaucoup misé sur la présence en son sein d'un producteur
(ex Nirvana) qui voulait s'amuser à fonder un combo créatif
mais mis l'accent aussi sur l'attraction sensuelle (découlant
de ses vocalises) que pouvait représenter Shirley Manson.
Bizarrement ce groupe avait toujours eu l'indulgence des foudres
et des foules même après un Beautiful
Garbage relativement raté.
Avec Bleed like me, le quatrième opus, personne ne pourra
contester qu'ils sortent un disque calibré pour clouer
l'auditeur dans son fauteuil. Comme la technologie qu'ils utilisaient
devenait une évidence pour trop d'artistes en vogue, eux
se sont simplement remis à la guitare en poussant à
fond les amplis.
" La révolution c'est la solution " chante le
groupe dans Sex is not the enemy, bien leur a pris de mettre en
pratique ce slogan. Retrouvant la spontanéité de
leur début dès Bad boyfriend, ou Run baby run, ces
ex-fanas de machines et d'électroniques se sont achetés
du matériel peut être plus rudimentaire, qui fait
du bruit certes, mais avec une qualité léchée
par une bonne dizaine d'années d'existence.
Pris entre deux feux de riff surpuissants proches parfois du
hard rock sur Métal heart, on notera le très beau
Bleed like me qui donne d'ailleurs le titre à l'album ou
bien encore It's all over but the crying qui rappelle le bon vieux
temps de la ballade entre deux fix d'électricité
qu'on pourrait intituler " une jeunesse des années
90 ".
La toujours aussi charismatique Shirley en impose vraiment, exhibant
de façon crâneuse ses troubles et des amours toujours
cruels, sa voix n'a jamais autant porté ses paroles de
fin du monde et soutenu la musique des trois autres, à
croire qu'elle a pris un cours intensif de pause rock en compagnie
de Courtney Love. C'est d'ailleurs une autre grande pointure qui
vient jouer de la batterie sur l'album en la personne de Dave
Grohl.
Même si Garbage n'est plus à l'avant-garde de la
musique il reste néanmoins une grosse pointure qui a l'intérêt
de faire taire l'autre rousse incendiaire qui en ce moment monopolise
les ondes par son nouvel opus. Avec un son cher aux radios américaines,
Garbage ne devrait plus se demander fort longtemps pourquoi nous
les aimons à nouveau.
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sur Garbage.
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