Nous avions salué chacun de leur précédent
enregistrement, Baptiste
Trotignon et David
El-Malek reviennent avec un disque commun placé sous
le signe de la parfaite entente.
L'album débute comme on commence un set, direct sans préambule.
Le morceau qui ouvre l'album (au titre plus qu'énigmatique)
annonce la couleur, on jouera sans retenue, avec des idées
qui semblent évidentes sans pour autant être prévisibles.
Appuyés par une rythmique irréprochable, Darryl
Hall à la contrebasse et Dré Pallemaerts à
la batterie, le pianiste et le saxophoniste servent une musique
pleine de vie, signant chacun la moitié des dix morceaux.
On reste admiratif devant la clarté du jeu de Baptiste
Trotignon, rendant toujours lisible la moindre note même
dans les échappées les plus fulgurantes, David El-Malek
suit le rythme, installant son souffle sur des sommets vertigineux,
alliant profusion rythmique et sensibilité mélodique.
Mais si les musiciens s'expriment avec autant de brio, c'est
que les compositions le leur permettent : Soukha et son superbe
développement inattendu, le swing contrôlé
de Bass on top, la partie solitaire du piano sur Bribs, la démarche
chaloupée de Monsieur Degand, les structures sortent de
l'éternel intro-développement-coda et nous laissent
sur le qui-vive, attentifs aux détours. Et quand on sait
que le groupe a très peu répété avant
d'enregistrer, on peut se dire que le meilleur est encore à
venir.
|