Avec ce troisième opus, on peut dire que l'évolution
du son d'High Tone surprend. En effet, beaucoup devait s'attendre
à une tournure plus electro/teck-dub au vue notamment du
virage amorcé par le second album. D'autres avec le projet
Highvisators (collaboration entre High Tone et Improvisators Dub
assortie d'un maxi en 2004) qui revenaient aux sources du dub
pouvaient croire une orientation plus roots. Ici rien de tout
cela en fait, ou plutôt un peu de chaque.
En effet, ce Wave digger est une expérience sonore pour
le groupe, les morceaux sont donc plus décousus, plus fouillis
mais très recherchés avec ce côté expérimental
très présent.
Dès le premier morceau, l'amorce jungle/drum'n bass est
lancée mais une multitude de collages sonores viennent
s'ajouter. Et c'est là une des marques de fabrique de cet
opus. Les samples sont multipliés mais plus courts, un
travail d'orfèvre parfois pour épicer chacune des
teintes des titres.
Le hip hop s'impose aussi sur deux morceaux avec un Larsen où
The Real Fake MC vient poser son flow sur une ambiance très
inquiétante, une atmosphère noire et pesante non
sans rappeler le travail des américains de Clouddead. Spacedunk,
quant à lui, est beaucoup plus funky avec une basse et
une guitare monstrueuse, un morceau sublime !
Le tour de force de cet opus outre de proposer des morceaux plus
radicaux, très jungles comme 9 bass channels ou Hangar
94/05 est d'explorer l'espace sonore avec des titres légers,
étranges souvent avec des rythmiques down tempo et des
incrustes multiples de samples orientaux comme sur Sushit ou Musical
Bonzeye.
Au final, ce nouvel High Tone ne décevra personne, le
Wave digger , celui qui creuse la vague, charpente l'onde est
un envoûteur et ces 10 morceaux sont un régal. On
a hâte de pouvoir les tester sur scène avec des live
vidéos qui soutiendront à merveille sans doute le
voyage sonore !
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sur High Tone.
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