Chez Albin de la Simone le titre annonce la couleur. En effet,
il est en train de muer. Nous lavions laissé dans
un écho critique dithyrambique et le voilà de nouveau
sur le devant de la scène avec un album plus facile daccès,
peut être moins personnel mais qui devrait trouver enfin
un public proportionnel à la valeur de lalbum, ce
qui avait échappé injustement au premier
opus.
Délaissant le texte à clef et les figures cachées,
sécartant du minimalisme de ce début de siècle,
Albin de la Simone trouve léquilibre entre lamour
du travail bien fait et une chanson française non boursouflée
de hiatus.
Entre la pop ensoleillé de Tu ne peux rien faire et la
complainte vivifiante de Jai changé, tout à
lintérieur des douze pistes est consommable éternellement.
Composé essentiellement à la guitare ce qui se remarque
beaucoup à l'écoute, sa musique se fédère
des sujets tour à tour légers ou très pesants.
Il peut tout à la fois se rappeler avec humour ses sorties
festives en boites de nuit de province à lâge
de ladolescence, jouer sur le titre Démonia au démiurge
(créateur) informatique manipulant les formes parfaites
dune Lara Croft, de son propre univers, ou bien parler de
linceste dans une chanson comme Notre Homme, sans jamais
rentrer dans le patho.
Ne reculant devant rien le garçon reprend en compagnie
de la merveilleuse Jeanne Cheral, Ces mots stupides, rendu célèbre
en VO par Nancy et Franck Sinatra ou Robbie Williams et Nicole
Kidmann, et sattache à bouleverser un titre de la
période réaliste : Elle fréquentait la rue
Pigalle, rendu célèbre par la môme Piaf pour
un pur bonheur dauditeur.
La dernière invitée de ce jeu trouble est la fameuse
Simone, marraine du chanteur, alter ego qui se met pendant 20
minutes au piano pour une fin dalbum en crépuscule
chatoyant.
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