A chacun sa révolution ! Si David
Krakauer s'adonne à une relecture électrique
et festive de la musique yiddish, Gilad Atzmon propose au contraire
une approche acoustique et littéraire.
Accompagné impeccablement de l'Orient House Ensemble,
le multi-instrumentiste (clarinette, saxophones alto et soprano,
flûte
) manie l'ironie musicale et réarrange
le vingtième siècle d'une drôle de façon,
à la fois fantasque et majestueuse, proposant ainsi de
libérer le peuple américain. Il est vrai qu'avec
cet enregistrement, Gilad Atzmon occupe un espace délibérément
libre et plein d'espoir. Sa musique mélange la musique
juive d'Europe Centrale aux accents orientaux, les accents Balkans
côtoient les cabarets décadents d'entre deux guerres
ou un tango désabusé.
Il partage une même passion pour les airs populaires et
la danse, que pour le goût du drame servi par des passages
plus tendus. Les textes sont récités par Guillermo
Rozenthuler et Robert Wyatt prête même sa voix et
sa trompette sur un titre.
Autant dire qu'on ne s'ennuie pas à l'écoute de
cette Musik, et l'on se dit que refaire le monde à l'image
de Gilad Atzmon pourrait être une bonne chose.
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