2005 est l'année de la diversité pour Julien Lourau
qui poursuit son histoire musicale avec le tome deux de Fire ans
Forget (thème pris à l'artillerie anglaise). Après
Fire qui
pratiquait la fusion, le saxophoniste s'ouvre à la rencontre
du jazz, de l'expérimentation et improvisation, l'électronique
et ambient avec ses compagnons musiciens.
En effet ceux-ci partent dans de longs instrumentaux souvent
à la limite de l'improvisation où les qualités
de chacun sont essentielles pour le travail mélodique commun,
sans les voix de Mina Agossi et John Greave qui étaient
présentes sur Fire. Julien a choisi des instrumentaux dont
la puissance monte crescendo au fur et à mesure des compositions.
Chaque musicien apporte avec lui la richesse de son instrument
et font de ce disque un modèle du genre, ouvert à
360 ° à l'inspiration de chacun, donnant sans aucun
doute l'un des disques les plus ambitieux de cette année
en matière de jazz fusion, rappelant parfois les grandes
époques de Jeff Beck ou Stanley Clarke.
Pourtant Julien n'en oublie pas le jazz traditionnel qu'il honore
en piste 7 et 8 (Cochon créole et Hope) de son jeu par
deux splendides compositions. Plus loin ce même Cochon créole
se métamorphose en dub music où l'équipe
prend du plaisir à mélanger les sonorités
des instruments sur le rythme chaloupé du dub pour près
de quinze minutes intenses.
Julien Lourau est un artiste ouvert à la musique sous
toutes ses formes et qu'il sert habilement avec ses musiciens
(Bonjan Z, Eric Lohrer, Daniel Garcia-Bruno et Vincent Artaud
et Jeff Sharel derrière la console de mixage). Pour bien
pénétrer ce riche univers il est nécessaire
d'écouter plusieurs fois ce tome deux afin de bien s'imprégner
des compositions du saxophoniste français. Pari risqué
mais au combien réussi !
L'évangile du cochon créole est aussi le thème
du DVD inclu sréalisé par Michelange Quay.
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