Depuis maintenant un petit moment, il est de bon ton de croire
que le rap est mort. C'est vrai, le rock a clairement repris le
dessus, et le R'n'B a perverti le rap. Mais ce dernier n'est pas
enterré, et certains l'ont bien compris. Dernier round
de Kool Shen qui a remis les pendules à l'heure, et a réouvert
la brèche dans laquelle doit s'engouffrer un rap mal en
point.
Au rang des retours en force, celui de Lino d'Ärsenik, qui
vient à son tour revendiquer un rap délinquant,
avec un premier album solo très évocateur qui s'intitule
Paradis assassiné, et qui marque le début d'une
ère sans son frère Calbo, avec lequel il semblait
faire fausse route.
Le ton est donné dès les premières rimes
de l'intro : Lino est décidé à trancher dans
le vif, à ne laisser aucun survivant. Depuis le 95, rue
Borsalino, L'Agent dormant a décidé de partir en
croisade au nom de la Délinquante musique, armé
de sa Macadam philosophie. Tout doit voler en éclats, à
l'image de ces quatres titres déjà cultes.
Cependant, Paradis assassiné semble s'essouffler par moments,
il laisse la porte ouverte à des duos dont il aurait largement
pu se passer, notamment avec Jango Jack sur Braque les spots,
ou avec Wallen sur Langage du cur, deux titres qui n' apportent
pas grand chose à cet album clairement tourné vers
le rap guerrier.
Paradis assassiné est un opus de qualité, incisif
et explosif, construit sur des instrus vraiment habiles, qui plaira
à un très grand nombre d'amateurs de bon rap, même
s'il ne répond que partiellement aux attentes de ceux qui
souhaitent le retour d'un rap "purifié". Mais
la reconquête semble être en marche
En
savoir plus sur Lino.
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