Brisa Roché a comme les chats : 7 vies dans sa fourrure,
un sourire et des yeux que l'on pourrait qualifier de félin,
mais par contre son miaulement et ses feulements se rapportent
plus aux grandes chanteuses américaines qu'aux félidés.
Cet animal de compagnie vient planter avec The chase ses griffes
acérées dans nos curs. Signée sur le
prestigieux label Blue Note au temps de ses reprises jazzy dans
les bars parisiens, elle décide de prendre tout le monde
par surprise avec un album pop rock.
A la base du concept, des images cinématographiques et
une guitare " destroyer " qui déchire tout le
papier peint sur son passage. Airplane, premier titre, rugit de
riff de guitares coléreuses et la voix pure haut perchée
de Brisa passe au dessus de ce mur du son. Comme il n'est jamais
bon de faire la même chose éternellement, dès
Mystery man, c'est le violon et la chanson douce qui emportent
tout notre scepticisme à voir débarquer un énième
clone de Pink-Martini ou de Shivaree.
Brisa est donc bien unique. La lady day princière rugit
les flammes de l'enfer et souffle un air froid et divin, tour
à tour, pour calmer la tempête qui gronde dans nos
têtes de piafs. Elle parle voyage dans ses chansons, elle
évoque timidement, entre les barreaux d'une cage qu'elle
n'a jamais fréquentée, tout ce qu'elle doit à
son père et à sa vie de bourlingueuse. Toutes ces
ambiances qui se mêlent dans la pelote qu'elle délie
consciencieusement. Il y a donc, forcément, beaucoup d'amour
aussi dans ce disque.
Bref, elle nous gobe d'un coup d'un seul, c'est la victoire du
Gros Minet sur les Titis aux plumes légères. Que
ce soit sur Billionaire ou dans l'électrique Dial me up
ainsi que sur les autres pistes (19 au total), elle charme l'auditeur
et ce n'est pas la présence de nombreux invités
(Vincent Martel, Erik Truffaz, Régis Ceccarelli ou Yvinek
qui produit ce disque, etc) qui n'aiguiseront pas notre appétit
de la voir bientôt sur scène. Même une reprise
d'Adamo (Dans le vert de ses yeux) trouve grâce dans sa
bouche. A déguster.
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