Avec Influence, Lionel Belmondo poursuit son travail entamé
avec l'Hymne au soleil. Sa musique propose un mélange savant
entre la musique française du XXème siècle
et le jazz. Il prolonge aussi cette investigation en invitant
un vétéran de la scène jazz américaine,
le saxophoniste Yusef Lateef (il est né en 1920 dans le
Tennessee). Il fut l'un des premiers à utiliser des instrumentaux
orientaux dans le jazz et inscrit ses compositions dans une démarche
novatrice.
Le premier disque est consacré à des compositions
de Lionel Belmondo ou de son complice Christophe Dal Sasso et
un titre signé Lili Boulanger. On appréciera le
somptueux travail d'écriture et d'arrangements sur des
thèmes qui s'étirent entre parties orchestrales
et formation plus réduite d'où se dégage
une approche mystique. Des sonorités étranges s'élèvent
de paysages sonores contemporains, le timbre des cors, tubas,
bassons et autres clarinettes se mélangent aux flûtes,
trompettes, saxophones, conques ou argols (flûte ancestrale
orientale).
Les compositions du second CD sont toutes signées par
Yusef Lateef dont deux, spécialement pour l'occasion. Si
son jeu de saxophone n'a rien de transcendant, il apporte des
sonorités originales, flirtant avec la dissonance et laissant
son aura rayonnée de façon très charismatique.
Tout au long de l'enregistrement, Stéphane Belmondo prouve
une nouvelle fois qu'il est un excellent soliste, le pianiste
Laurent Fickelson nous lâche un superbe solo très
inspiré par Thelonious Monk sur " Si tout ceci n'est
qu'un pauvre rêve " et Glenn Ferris est toujours très
inspiré au trombone. Un grand moment de musique qui valait
bien un double album.
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