Il serait dommageable de ne voir en Oshen qu'une énième
piaffante, un clone sans personnalité perdu quelque part
entre Jeanne Cherhal et Amélie-les-crayons. Si son timbre
rappelle furieusement cette dernière, si quelques bribes
de ses textes arborent un sourire mélancolique cher à
la première, Oshen aligne d'autres atouts qui lui permettront,
n'en doutons pas, de se faire mieux connaître.
Son chant sensuel (Abécédaire amoureux, Besoin
d'air), son univers fripon (Feu follet, Chanson fantôme,
Une noix) et ses orchestrations variées et épaisses
(Personne, Mon chat, La ballade du Sifu) la rangeraient plutôt
aux côtés d'artistes moins connues mais plus convaincantes,
telles que Françoiz Breut ou Pauline Croze.
Si ce premier opus paraît si maîtrisé, c'est
que sept années passées sur scène (en première
partie, par exemple d'Higelin ou des Rita Mitsouko) ont rodé
un répertoire qui s'octroie aujourd'hui une distribution
professionnelle, à la faveur de la vogue " chanson
francophone ". Nous ne nous en plaindrons pas, et gageons
qu'Oshen fera partie fin 2006 de la prochaine sélection
Prix Constantin. Pari tenu ?
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