Eva Marchal occupe une place à part, un peu marginale, dans le paysage musical français. Ni chanteuse à voix spécial variété, ni nouvelle star aiguillée sur les rails d'un succès formaté, ni chanteuse à texte tendance nouvelle vague. Que lui reste-t-il ? Un espace restreint, pas loin d'être le plus confortable, déjà habité par Emilie Simon. Dans cette bulle insensible aux agressions extérieures que constitue un home-studio, ces filles-là écrivent, composent, chantent, bidouillent, enfantent. Leur musique est résolument le fruit de leur âme.
Cet album, Paradigme, Eva Marchal l'a rêvé aérien.
Dès lors, il s'envole vers un trip hop aux boucles suaves,
aux programmations prenantes, pour atterrir dans un univers intime,
celui d'une jeune fille qui se dévoile titre après
titre, comme on feuilletterait une à une les pages de son
journal.
La musique d'Eva Marchal garde quelque chose de Stina Nordenstam,
son élégance et son énergie en tête.
Au sein de ces voyages auditifs, son timbre infantile fait merveille,
notamment sur L'année du singe à Saint-Germain,
superbe ouverture de cet album (signée de la main de Jean
Fauque, déjà auteur pour Alain Bashung) qui égrène
des images sépias sur un fond sonore entre passé
et présent, jazz et électro.
Ne serait-ce que pour son intégrité artistique,
il faut découvrir Eva Marchal.
En savoir
plus sur Eva Marchal.
|