Après un premier album, Les
choses de la vie, dont le titre cinématographique (c'est
aussi celui d'un film de Sautet) était davantage une profession
de foi qu'une figure de style, Dorval reconduit son doux univers
sur pellicule sonore.
Celle que vous croyez, second opus aux parfums de nouvelle vague
procure tout au long de ses douze titres un confort ouatiné,
aux ambiances jazzy lancinantes et élégantes. Dans
une trajectoire proche de Holden (comparses cependant plus avides
d'atmosphères planantes), Dorval cherche à pénétrer
l'âme, chante, d'un timbre magnifique, pour l'être
profond. Ces douces mélodies (piano, cordes, arrangements),
ces paroles simples mais ciselées, tout se répond
et se répand, parfaitement distillé, pour panser
doucement les écorchures de la vie.
Qu'importe, celle que vous croyez, une vie monotone, Mauvais présage, autant de titres à l'efficacité insidieuse, qui s'immiscent l'air de rien et qu'on se surprend à fredonner sans énergie, le poids des bilans trentenaires sur les épaules. Un mal qui fait du bien, projetant dans son propre film l'auditeur soudain important, à qui un disque parle, mais qui l'écoute tout autant. Précieux dialogue implicite.
En savoir
plus sur Dorval.
|