Il est évident que depuis l'avènement de Franz
Ferdinand et autres Artic Monkeys, les nouvelles sorties de l'écurie
Domino sont attendues comme le premier but de l'équipe
d'Angleterre à la prochaine coupe du monde de foot.
Très loin de prétendre à l'énorme
succès de ces derniers, Adem Ilhan sort un deuxième
album intitulé Love and other planets. Pop douce, orfèvre
dans l'art d'arranger ses chansons, le londonien est un artiste
touche à tout que l'on place volontiers à côté
de Gomez (le lien de parenté est évident sur une
chanson comme Warning call) ou de Girls In Hawaï ( Something's
going to come).
Jamais exubérante, sa musique est une petite pierre précieuse
d'où se dégage des moments féeriques (X for
kisses), éclectiques (l'excellente section de percussion)
tout en décalé sur Launch yourself et même
purement folks (Sea of tranquility). Alors que le ton semble donné
(une pop intimiste, calme, un album idéal pour les fins
de soirée), You and moon met le brin de piment qui nous
tire de la pseudo neurasthénie ambiante (n'y voir aucune
connotation négative). Rythmique R&B, Glockenspiel
en dilettante, chant entêtant, c'est sans doute le morceau
le plus surprenant car inattendu.
Alors qu'on se demande si l'album a une chance de sortir d'un
possible anonymat (le succès d'estime serait complètement
mérité), c'est un These lights are meaningful digne
d'un classique de Coldplay qui laisse espérer un bel envol
dans les charts et un éventuel passage sur MTV (à
la fois une bonne et une mauvaise nouvelle). Un très bon
disque.
|