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Paris calling.

Because - Rock.

Paris calling

  1. Lick my boots (Second Sex)
  2. Shake (Twist around the fire) (Plasticnes)
  3. Like I'm a man (Les Shades)
  4. Heart lies (Brooklyn)
  5. Besoin de rien (The Hellboys)
  6. Why choose one side (The Parisians)
  7. Time (The Rolls)
  8. Rake (Plasticnes)
  9. The city (The Parisians)
  10. Clandestine (Brooklyn)
  11. L'enfant prodige (Les Shades)
  12. ...

La France va-t-elle enfin se débarrasser de la Star Academy et devenir rock ? Il y a un espoir qui frémit du côté de la jeune génération, ces gamins à peine sortis du lycée, vissés dans la génération Internet et MP3 et qui ont eu l'idée géniale de choisir le camp du rock et encore pas n'importe lequel, celui des racines garage et punk des années 60 et 70. Enfin ! Notre doux pays daigne prêter une oreille plus qu'attentive à ce qui se fait de plus bruyant et d'énervé outre-Atlantique et outre-Manche.

Depuis 2001, le monde a vu déferler une nouvelle lignée de groupes rock américains, qu'on a appelé chez nous les groupes en "The" (The Strokes, The Vines, The White Stripes, The Rapture, The Von Bondies…). Ce renouveau du rock allant puiser au plus profond de la source garage-punk-power rock des années 1964-77 a ressuscité notre bon vieux rock' n' roll, celui qui ne devrait jamais s'arrêter de hurler et de se déhancher dans un faramineux mélange de panache et de débauche. On le croyait mort avec Kurt Cobain mais il est revenu avec les White Stripes et n'a pas tardé à contaminer l'Angleterre qui connaît elle aussi une nouvelle révolution avec Franz Ferdinand, les Arctic Monkeys, Kaiser Chiefs, Zutons et autres Rakes ou Dead 60's. Tout ça à cause des Libertines qui furent les grands rénovateurs du rock anglais au début du 21ème siècle.

Et ce qu'il y a de bien, c'est que la France n'est pas en reste avec une floraison de petits groupes, parisiens pour la plupart et à peine sortis de la crise d'acné, mais qui ont utilisé le progrès technique à leur portée pour se replonger dans le passé et acquérir des bases solides qui rendent leur musique très excitante. Grâce à Internet, les mômes découvrent les Stooges le lundi et le samedi, ils donnent leur premier concert en première partie du groupe d'Iggy Pop au Zénith. Tout va plus vite et ce qu'il y a de beau, c'est que cette nouvelle descendance est résolument authentique dans son approche. Ce qui fait qu'il vaut mieux être à Paris aujourd'hui pour humer les parfums du Swinging London des années 60 ou de New York en 76. Il y a une scène qui bouge et qui s'exprime notamment grâce aux concerts du vendredi soir au Gibus, en passe de devenir un temple de la nouvelle génération, notre Marquee ou notre CBGB à nous.

Le problème, c'est que tout cela reste pour l'instant reclus dans l'underground, la cassette démo, le petit concert annoncé trois jours à l'avance ou le bouche-à-oreille. Eh oui, les maisons de disques hexagonales ne sont pas au rendez-vous pour prendre le relais et offrir à notre pays une vague rock qui rappellerait l'époque Trust - Téléphone ou la vague alternative de la fin des années 80 (Bérurier Noir, Garçons Bouchers, Satellites…). Tout ce que nous avons sous la main pour le moment est une excellente petite compilation qui vient de sortir chez Because et qui propose une poignée de groupes remarquables : Second Sex, Plasticines, les Shades, The Hellboys, The Parisians, Brooklyn, The Rolls. Tout le monde n'est pas là car on parle également beaucoup des Naasts, des Brats, les Mollys, les Polacks, les Victorians et on cite en référence les plus gros d'entre eux, les vétérans AS Dragon ou les Hushpuppies. En tout cas, cette compilation a le mérite d'exister car elle permet de poser une musique sur un nom de groupe et d'évaluer la qualité de tous ces petits combos superbement énervés et finement lettrés en matière d'électricité rock.

Il serait donc temps d'effacer les traumatismes du Yé-Yé des Sixties qui ont, à jamais, plombé les chances de la France d'être un pays rock comme tous les autres pays occidentaux. Messieurs les producteurs, messieurs les patrons de labels, messieurs les organisateurs de concerts, voyez moderne, voyez rock, faîtes-nous oublier qu'à l'époque des Rolling Stones ou des Kinks, le business français choisissait Dalida ou Georges Moustaki pour divertir la jeunesse. Signez tous ces petits groupes, faîtes-les tourner, rivalisez avec les anglais. Il y a toujours eu dans ce pays d'excellents groupes rock, les concerts sont pleins, il y a une demande, alors lâchez-vous !

 


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