Bardo hotel soundtrack fait partie de cette race de disques qui
s'égare volontiers vers des sentiers inconnus pour donner
naissance à une uvre surnaturelle, cinématographique
et qui brise un certain nombre de codes.
Mélange de free jazz, d'electronica et d'ambiances psychédéliques
(Flying again, I'm really stupid, More flying), il est difficile
de poser des mots sur cette pièce musicale d'une heure.
Néanmoins, on peut évoquer les ambiances pesantes,
épaisses et décalées du Lost Highway de David
Lynch ou d'une folie décalée d'un Jim Jarmush. On
pourrait même aller jusqu'à citer le grand Miles
du planant In a silent way de 1969.
Aboutir à un tel résultat, impressionnant de maîtrise,
montre l'étendue du talent des acteurs de ce projet vertigineux
qui depuis trois décennies, traquent l'avant-garde, fusionnent,
font vibrer cordes et anches pour échapper à une
seule chose : le confort d'une musique dite " populaire ".
Blaine L. Reininger et Steven Brown, respectivement responsables
du violon et des cuivres, à l'origine de la création
du collectif, pourraient se retrouver être la correspondance
parfaite de l'artiste anglais David Hockney quand il s'éprend
de collage photographique. Mariée à une projection
d'images qui émane tout droit du Bardo Hotel (allusion
au roman de Brion Gysin), cette bande son est sans doute le meilleur
venin expérimental de ce milieu d'année 2006.
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