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Quand j'ai rencontré Mohamed Rouabi le metteur en scène de la pièce Malcom X, c'était le moment où Kabal venait de sortir Etat d'âme et nous prenions chacun une route différente au niveau musical. J'ai décidé de m'investir sur ce projet qui était différent. Il y avait un travail de réflexion et d'écriture à fournir qui me motivait. Du coup on a fait 150 dates avec cette pièce , on l'a jouée jusqu'à Dakar. C'est un jour que je n'oublierai jamais, il y a avait 5000 personnes dans la salle, c'était un spectacle gratuit et il y avait une ambiance incroyable. Quand tu es en auto production tu travailles de ton côté pour mener tes projets puis un jour ils aboutissent au grand jour, et ce jour -là je savais que tous ces efforts n'étaient pas vains, j'avais bossé toutes ces années pour délivrer mon message en donnant le meilleur de moi-même.

Quels sont les liens et les différences entre le rap et le théâtre, que t'a apporté la pratique scénique ?
Quand je fais du rap je donne 100% de ma personne ce sont mes textes, mes univers, mes interprétations personnelles. Au théâtre tout est cadré , je ne porte pas mon projet mais celui d'un autre j'ai donc plus de pression. En plus je dois m'intégrer à une équipe, des acteurs, d'autres paramètres à gérer. Evidemment dans les deux cas le stade ultime c'est la scène.

Délivrer en public tes textes, ceux d'autres personnes, voir dans les yeux du public la réaction alors que tu as bossé tout seul dans ta chambre. Quand je faisais les ateliers en prison et qu'après on donnait des concerts c'était particulièrement touchant de voir à quel point les détenus étaient attachés à l'authenticité.

Tu expliques très clairement dans tes paroles ton amour de l'écriture notamment dans le titre Ecrire pour s'en sortir.
J'ai toujours écrit de manière instinctive depuis l'âge de 9/10 ans. Au collège on me payait 5 Francs pour que je fasse les rédactions des autres ! Avec l'âge c'est devenu un besoin, même une drogue ! Le seul moment où je me pose c'est le moment où j'écris; pour verbaliser mes émotions, l'introspection, chercher des émotions que tu ne peux pas dire. En plus grâce au rap, au slam, je peux délivrer mes émotions en public et c'est une chance incroyable. Mes écrits ne pourrissent dans ma corbeille que si je le choisis.

C'est pas pour rien que tu es tombé dans le slam ?

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