Pourtant c'était
le même principe. Avec Alexandro Barrico on avait l'impression
de faire une musique de film pour habiller ce qu'il racontait.
C'était à peu près la même démarche,
la même façon de travailler. Ce qui est particulier
sur cet album et qui pourrait expliquer son relatif échec,
c'est que c'est quelqu'un qui parle pendant tout le disque et
que nous n'avons fait que l'accompagnement sonore derrière.
C'est quasiment un livre-disque et les gens ne sont pas forcément
habitués à ce genre de choses.
Par
les expériences d'habillage sonore, avec le ballet
Near Life Experience aussi, vous avez amené votre public
vers d'autres centres d'intérêts. En avez-vous
de échos parfois ?
Bien que nous n'ayons jamais fait d'études de marché
de notre public, le projet avec Angelin Preljocaj, le chorégraphe
de la troupe dont tu parlais, à ouvert la musique de
Air à un domaine plus artistique. Nous sommes passés
de compositeur pop, qui est un exercice particulier, à
une image plus artistique. |
|
Contrairement
à d'autres groupes vous n'avez jamais recherché
la distance pour vous effacer derrière des personnages.
D'ailleurs dans le dernier album vous n'avez même plus besoin
de vocoders pour cacher vos voix ?
On chante naturellement pour ne plus se cacher justement. On en
avait marre de la " French Touch " avec une super belle
pochette sans savoir qui est dedans. On voulait prendre des risques.
Même sur scène on se met plus en avant, certainement
car nous avons plus de poids à apporter qu'auparavant.
Il
y a une phrase dans votre dossier de presse qui dit " Tout
repose sur Air et sur son rêve de légende underground
" ?
Air est un groupe artistique qui fait de la musique spéciale,
qu'on aime ou qu'on déteste, et qui de temps en temps,
émerge pour le grand public, par une musique de publicité,
une BO ou un petit hit radio.
|
On
dit souvent que vous êtes boulimiques de sons et que
vous écoutez beaucoup de musiques différentes.
Quelle est votre musique et les " autres " que
vous écoutez ?
On essaie d'écouter beaucoup d'autres albums quel
que soit le style. C'est inutile à notre sens de
connaître plein de disques mais c'est indispensable
de connaître les grands monuments et de les étudier.
Quant à notre musique, ce qu'aiment les gens, ce
qu'on défend, c'est simplement de faire de la musique
planante et tripante !
La
compréhension de votre univers passe par ces deux
points essentiels ?
Avec une forte charge émotionnelle qui rentre en
compte aussi.
|
Justement,
l'émotion que suscite vos albums fait que, soit ils sont
encensés, soit détestés. D'où vient
ce paradoxe ?
Suite
|