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J’ai eu la chance d’être reconnu assez vite comme exilé politique (thanks so much Belgium ). J’ai repris mes trois derniers doctorats car il n’y avait pas d'équivalence de diplômes. Mais très vite, j’ai été dérouté par les multiples choix car je les trouvais assez peu scientifiques eu égard aux difficultés de langage et leur formulation parfois déroutante. De plus la difficulté entre les stages en province et les cours l’apres-midi à Bruxelles me posait de gros problèmes de déplacement . Comme je n’avais jamais connu d’échec, j’ai décidé de stopper avant d’en connaître un.

Pensiez-vous beaucoup à Cuba ?
Oui j’avais beaucoup de cauchemars la nuit car je pensais (et cela m’arrive encore !) que la sécurité de l’Etat pouvait encore m’arrêter.
Je demandais toujours de fermer les fenêtres avant de parler dans une maison (ce qui est courant à Cuba où tout le monde espionnait tout le monde). Cette paranoïa existe chez tout exilé cubain !

C’est le début de votre troisième aventure: celle de chanteur !
Après avoir stoppé mes études, j’ai commencé à danser et j'ai remporté plusieurs prix dans des clubs. Mais je ne voulais pas être simplement un“cubain”, je voulais être professionnel. Car pour beaucoup d’européens, être cubain est un métier, une carte de visite.

On bouge tellement bien des fesses quand nous dansons, ou jouons tellement bien des congas, ou on chante le soleil avec le rythme ”dans la peau”.
Moi je voulais plus. Bien sûr, au début avec le groupe cubain que nous avons créé , nous avons interprété le répertoire traditionnel cubain et avons profité du succès du Buena Vista Social Club. Mais j’ai décidé de stopper cette direction, le jour où un directeur de salle nous a demandé pourquoi nous n’étions pas déguisés pour faire plus cubain.
Je vous le dis,être cubain, cela peut être un métier. Vous y penserez la prochaine fois que vous verrez des cubains animer une quinzaine commerciale.

Que pensez vous du Buena Vista Social Club, de Ry Cooder qui les a révélé au grand public et du film de Wim Wenders ?
C’est encore de la propagande. C’est l’histoire de cubains qu’on mettait devant des immeubles à New York. Une vision totalement paternaliste. Bien sûr cela a jeté un regain d’interêt international sur la musique cubaine et tout le monde sur l’île voulait faire du Buena Vista parce ce qu’il y avait de l’argent à prendre. Mais on dansait déjà le mambo dans les années 50 à Cuba et c’est la révolution par ses chants patriotiques qui a mis en veilleuse ce type de musique; ce qui n'enlève rien au talent des musiciens du Buena Vista Social Club.

Votre rencontre avec David Linx ?
Par des amis communs, j’ai eu la chance de le rencontrer et de lui proposer des chansons qu’il a trouvées trop cubaines. Il m’a donné des cours, m’a appris à poser ma voix et ma respiration. J’étais totalement étranger à son univers musical, et un album comme Heartland était tellement loin de ce que je connaissais. Mais j’ai travaillé, et ensemble avons créé un nouveau répertoire qui nous convenait à tous les deux. Les musiciens de l’album font partie du gratin belge (Bert Joris, Diederik Wissels...)
Je voudrais que cet album (Alivio y recuerdo) sonne comme du jazz européen, et de plus son tempo ne se trouve jamais dans le répertoire cubain. Je suis content d’être dans le créneau jazz car cette musique me donne la liberté d’approcher tous les styles et de me libérer de toutes contraintes musicales. Mon phrasé est plus proche de celui de Billie Holiday que de Youri Buenaventura.

Qu‘est ce qui a changé à Cuba depuis votre départ ?

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