C'est toujours
le même groupe. Soit Christophe Cravero (p) et Pascal Sarton
(b) qui jouent sur l'album New Montmartre ou bien Pierre-Alain Goualch
(p) ou Gauthier Laurent (b) qui jouent en intérim quand Christophe
Cravero joue avec Sanseverino et lorsque Pascal Sarton accompagne
Murray Head. Frédéric Rottier est le batteur attitré.
On est parti pour faire un petit bout de chemin ensemble.
Vous
avez enregistré deux albums avec Angelo Debarre.
Le premier
album, c'était "Swing rencontre", on a pris trois
jours et trois nuits pour enregistrer ce disque de façon
très simple dans un petit local de répétition,
"Guitare
Village" à Domont (95). On est parti avec le magnéto
numérique, trois micros et puis allons-y ! On l'a fait entre
amis. Belle expérience, Angelo m'a apporté beaucoup
de choses musicalement et m'a ouvert sur un univers que je connaissais
mais dans lequel je n'étais jamais rentré. Humainement,
par la culture qu'il a, il m'a apporté une vision différente
des choses en dehors de la musique. De mon côté, je
lui ai fait découvrir des musiques qui me tenaient à
cur, comme le be-bop, le jazz rock, des choses qu'il n'avait
pas forcément l'habitude d'écouter. Notre deuxième
album, "Come
into my swing ! ", est celui qui a été reconnu
par les médias et qui nous a révélé
au public. C'est une aventure qui continue puisqu'un troisième
va bientôt sortir (en avril 2005), il s'appelle "Entre
amis". On joue avec deux cousins d'Angelo et Antonio Licusati
à la contrebasse.
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Hormis
le jazz, d'autres musiques vous inspirent ?
J'écoute
de la musique classique, les compositeurs français.
Gabriel Fauré entre autres, Debussy, j'écoute
aussi pas mal de rock FM. Je suis un grand fan de Toto ou
de Chicago, j'aime Led Zeppelin, Deep Purple et aussi les
Beatles.
Smoke
on the water à l'accordéon ?
Pourquoi
pas !
Jouez-vous
d'autres musiques que le jazz ?
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Je viens du
musette, j'ai fait pas mal de disques. C'est une étape obligatoire
quand tu es accordéoniste et je ne renie absolument pas cette
période. Le public n'est pas le même, c'est une musique
pour la danse. Il faut le faire bien ou ne pas le faire. Le public
du musette va peut-être me suivre. Avec le jazz, on arrive
à attirer l'attention avec une clientèle pas forcément
fan d'accordéon. Une fois que l'à priori de l'instrument
est passé, les gens prennent la musique comme un ensemble.
L'accordéon
jazz est-elle une spécialité typiquement française
?
C'est
facile de dire ça. En France, on a un poids lourd du jazz
sur la scène internationale, c'est Richard
Galliano. Heureusement qu'il a été là à
un moment pour tracer la voie, c'est lui le pionnier. En France,
l'histoire a commencé avec Gus Viseur dans les années
30 ; il avait cette déviance (à l'époque c'était
considéré comme tel) pour le jazz. Le clavier à
touches boutons, tel qu'on le joue en France, c'est vrai que sur
l'Europe Occidentale, c'est un peu une particularité française.
Aux Etats-Unis, il y a Art Van Damme qui est un accordéoniste
reconnu, il y a Frank Marocco qui joue avec des touches piano, il
y aussi Gil Goldstein qui a collaboré avec Michel Pettruciani.
Et puis il y a le zydéco, autre déviance, celle du
blues avec des groupes à New Orleans comme Clifton Chenier
et aussi l'utilisation du bandonéon avec Astor Piazzolla.
Vous
êtes allés aux Etats Unis avec Angelo Debarre, comment
est perçue votre musique là-bas ?
Le jazz
manouche est très bien perçu. C'est une musique festive,
qui porte la joie. Je ne pense pas que quelqu'un ressorte d'un concert
de jazz manouche déprimé. Aux Etats-Unis, les gens
accrochent sur le côté live, la prise de risque et
la virtuosité. Bien que le swing manouche soit la première
réponse au jazz afro-américain. En France Django a
dit : "Quintet à cordes, plus de batterie, plus de cuivres".
La rythmique s'est substituée à la batterie. Le fait
d'entendre leur patrimoine joué de cette façon intéresse
les américains. On fait même un petit tabac là-bas
et c'est très bien.
Vous
avez rencontré d'autres musiciens sur place ?
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