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Queneau
est un classique de la littérature française en
Italie. Il a été traduit par des écrivains
aussi célèbres qu'Italo Calvino ou Umberto Eco.
J'ai lu ses textes en italien et en français son "Zazie
dans le métro". J'aimais la construction de ses
textes, quasi mathématique même si l'ensemble est
très léger. Cela ressemble à de l'improvisation
et pourtant la structure est très précise. Un
parallèle avec le jazz très improvisé et
pourtant très cadré. La structure est parfois
lourde pour le musicien, pas pour l'auditeur qui ne doit rien
ressentir de ce carcan. J'aime cette liberté de faire
ce que je veux à l'intérieur de la structure.
Ce disque a bien marché en France. C'est mon premier
en dehors de l'Italie ou j'avais déjà enregistré
deux albums auparavant. |
Connaissez-vous
bien la chanson française ?
Non, pas spécialement, à part la triade : Brel, Trenet,
Ferré. Henri Salvador était très connu en Italie
dans les années soixante-dix car il animait un show à
la télévision qui s'appelait "Jardin d'hiver".
J'avais envie de reprendre sa chanson " Dans mon Ile "
car le texte était de Raymond Queneau. Comme d'ailleurs la
chanson "Si tu l'imagines " de Juliette Gréco.
Vous
semblez improviser sur scène ?
Je n'improvise pas réellement par contre je décide
souvent très tard du programme. Mais le jazz est un langage
universel et que ce soit Zappa ou les Beatles, la manière
de jouer est souvent plus importante que l'origine; jazz ou non
du morceau. C'est la magie du jazz de pouvoir réinterpréter
ce qu'on veut.
Vous
tournez beaucoup en Italie et vous y êtes fort populaire
?
Beaucoup de gens me connaissent car j'y fais énormément
de choses différentes. Des spectacles de théâtre
et beaucoup de radio. Enrico Rava et Paolo Fresu y sont très
connus car ce sont des vedettes qui ont beaucoup d'activités
aussi. De plus il y a beaucoup de festivals en Italie et une
jeune génération de musiciens y est aussi très
présente.
Paolo
Fresu a-t-il une influence sur vous ?
Non pas autant qu'Enrico, même si nous avons joué
souvent ensemble. Paolo est un vrai poète de la trompette,
un personnage plein de poésie. Nous sommes très
différents. Je ne pense pas à la mer ou aux
paysages de la Toscane quand je joue.
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L'influence
d'Enrico Rava ?
Un père et un frère pour moi. Nous jouons très
souvent ensemble et nous avons la même conception de la vie.
Je n'ai pas envie d'être un homme d'affaires, ni un directeur
artistique car j'ai un agent pour tout cela. J'aime par dessus tout
la liberté et avoir la liberté d'être disponible
ou pas.
Quel
est votre défaut comme musicien ?
Comme humain, je n'ai pas de défauts (super rires). Pour
être sérieux, comme musicien je pense être trop
volubile. Bien sûr, j'aime que le public soit content à
la fin du concert mais moi je suis rarement content à 100%.
Je sais que d'autres musiciens ont la même sensation. Mes
préoccupations sur scène sont plutôt d'ordre
technique. J'en fais parfois trop quand une seule note aurait suffi.
J'ai trop de facilité pour jouer et je me rends compte que
j'en fais parfois trop. Je me jure de ne plus recommencer la prochaine
fois. Mais bien sûr, je le refais quand même. Bon professeur,
mauvais élève.
Où
trouvez-vous votre inspiration ?
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