
Daniel Darc
a dépassé la quarantaine mais chante comme un adolescent.
Daniel Darc a fait mille conneries mais vient de sortir l'un des
meilleurs disques de l'année. Il s'est fait un nom dans l'underground
français mais c'est au grand jour qu'il entame une tournée.
On ne peut souhaiter que du bien à un homme de la trempe
de Daniel Darc car " Diabolique Dark " mérite le
soutien de ses frères. Lui le croyant, le pieu, le maléfique
Daniel. L'obscure objet de désir animal. Le looser, mystérieux
et langoureux qui ferait tomber un pieu sur le cur d'une impie
pour la transformer en none lubrique, est dans l'obligation de trouver
un public à la hauteur du bonheur (maléfique) qu'il
suinte de son piédestal de star nauséeuse.
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Avec
ton Crève Cur d'album, es-tu content de ton électrocardiogramme
?
Je pense que oui.
Tu
as longtemps été absent du monde musical pour
X raisons, quelles ont été les règles,
la liturgie pour te voir reprendre le chemin des studios ?
C'est plein de petites choses qui font que
depuis quelque
temps, on m'avait proposé pas mal de projets qui n'étaient
pas intéressants, mais le truc fédérateur
fut la chanson pour Dani. Je me suis retrouvé à
écrire un texte sur une musique de Frédéric
Lo. Ca c'est tellement bien passé que par la suite,
en quelques jours, on a fini par faire une quinzaine de titres
pour mon album.
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Tous
les deux vous êtes réunis pour le meilleur d'une partie
de tennis entre champions où la balle est renvoyée
éternellement dans le cour musical. Toi aux textes et au
chant et lui aux compositions ?
C'est Godard qui disait préférer le tennis au cinéma
parce qu'au moins là il y avait quelqu'un qui pouvait lui
renvoyer la balle. Avec Frédéric j'ai trouvé
mon adversaire et complice de jeu. Jusqu'à maintenant j'ai
toujours eu besoin de quelqu'un pour m'aider tout en essayant de
garder une continuité dans ma façon de faire de la
musique.
Tes
textes font ressurgir ton besoin d'être aimé pour "
ta " forme de littérature qui dure généralement
3 minutes et des poussières ?
Pour moi l'écriture est primordiale, c'est mon moteur essentiel.
Mes textes n'ont jamais été aussi courts mais pourtant
je les trouve considérablement plus forts qu'auparavant.
J'aime bien ce côté épuré de la chose
mais je me sens condamné à faire cet art mineur qu'est
la chanson alors que j'aurais souhaité être écrivain
depuis ma plus tendre enfance.
Sur
certains titres, on a le sentiment de l'expiation tant amoureuse
que psychologique d'un personnage qui ne peut être que toi
?
J'ai écrit cet album au moment d'une rupture avec la femme
que j'ai la plus aimée
de la femme que j'aime toujours
le plus au monde d'ailleurs. Cet album est aussi venu suite à
mon baptême religieux, je suis d'origine juive mais j'ai souhaité
devenir chrétien protestant. J'ai considérablement
changé après cet acte fort. Je suis toujours un voyou
mais je suis tout résumé par cette phrase : "
Paix à ton âme, en enfer et ne désespère
pas ". J'ai fait du mal, je dois vivre avec, pourtant j'ai
foi en Dieu.
Musicalement
as-tu choisi d'aller à l'essentiel comme par exemple sur
" Je me souviens, je me rappelle " qui est très
direct et pourtant subtilement travaillé dans sa mélodie
?
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