A.W.S : On vit
dans un monde d'hommes ! Les icônes, les symboles sont masculins
à 95 %. On vit dans une époque où les femmes
se battent pour leurs droits, leurs libertés et à
travers un personnage emblématique comme Aung San Suu Kyi,
on s'est dit qu'elle pouvait être un personnage aussi emblématique
que Che Guevara ou Ghandi.
C'est quelqu'un dont on parle peu, qui n'est pas assez médiatisée
et son combat pour la démocratie, les droits de l'homme,
le droit pour son peuple à ne pas être mis en esclavage
est d'une importance capital. Cela a un impact de chanter ça
ici alors que les sociétés occidentales sont aussi
mises en cause et c'est à nous de dénoncer ces injustices
en tout premier lieu.
Mais de la même manière, on a besoin de savoir ce qui
fait la musique de ces horizons et c'est pour cela que dans notre
quête musicale, il y a l'envie continuelle d'aller à
la découverte de nouveaux instruments. Jean Luc a ramené
un harmonium, un bandonéon, on essaye de parler de notre
époque à travers toute sa diversité et sa complexité.
C'est
aussi un tour du monde de la femme traité à
la Dezoriental ?
A.W.S
: C'est vrai ! C'est une jeune femme comme Zina, qui est "d'ici
et de là-bas", c'est l'histoire d'une gamine mariée
sans son consentement, et puis il y des personnages asiatiques,
Africains, réels ou imaginaires ; mais ce sont toujours
des gens qui me les ont inspirés.
Votre
musique est un patchwork de différentes influences
et en même temps, vous avez su créer votre propre
identité. Quel est votre secret ?
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Alaoua Idir
: C'est parce qu'au départ, on est tous très différents
au niveau de notre formation musicale et de nos goûts. On
a voulu mélanger tout ça.. Le point commun, c'est
l'improvisation. Quand on compose, on se laisse aller, on trouve
des choses qui viennent naturellement. On a tendance à se
lasser si on joue tout dans le même rythme, le même
tempo ou le même style. On rêve toujours d'ailleurs,
et tous ces instruments nous permettent d'avoir d'autres sons, d'autres
idées. C'est peut être cela la recette Dezoriental.
Jean Luc Frappa
: Je pense que ce sont les influences de chacun qui créent
un point de convergence. Alaoua est plutôt d'influence jazz
et à travers ce qu'il apporte, on va être amené
à réagir face à cela, chacun de nous amène
les autres vers ses influences.
Y
a-t-il un leader dans le groupe ?
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