Je l'ai rencontrée
dans une émission de radio il y a deux ans, je lui avait
proposé de chanter " Je suis dev'nue la bonne "
qui est une chanson de mon troisième album et puis "
Chez toi ", mais cela ne s'est finalement pas fait. Quand j'ai
écrit " Pièce montée des Grands jours
", j'ai distribué les rôles parce que c'était
un texte qui nécessitait deux voix, c'était trop compliqué
seul. Je n'arrivais pas à passer d'un personnage à
l'autre. Au bout d'un moment, on perdait le fil et on ne comprenait
plus rien. Je lui ai proposé, et elle a été
d'accord.
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Cela
vous a donné l'envie de faire un album complet pour
elle ?
C'est quelque chose qu'on va voir. Si on est capable de le
faire petit à petit. Comme les choses se présentent,
on verra bien.
Dans
" Quatre " votre précédent album,
vous parliez d'un tueur, là vous prenez le parti d'évoquer
la vie d'un croque-mort, seriez vous un rien macabre ?
C'était un assassin plutôt qu'un tueur ! Je précise
car ce n'est pas pareil. Disons qu'il y a du pittoresque là
dedans et que je l'ai utilisé, mais c'est plutôt
la vie qui est importante. Le croque-mort qui a faim c'est
la vie qui est plus forte que la mort. C'est venu d'une observation,
un jour où je déjeunais au café.
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A côté
de moi, il y avait deux types, comme j'ai toujours l'oreille en
chaise longue, j'essayais de comprendre ce qu'ils se disaient. Ils
étaient habillés en blazer, avec des écussons,
des costards cravates. Ils étaient soignés mais ils
avaient une conversation assez gouailleuse, je n'arrivais pas bien
à les situer. J'ai compris au bout d'un moment, en regardant
l'écusson, que c'était des employés des pompes
funèbres qui avaient garé leurs corbillard et s'étaient
arrêté là pour déjeuner. J'aime le fait
que les apparences peuvent être trompeuses.
Pouvez
vous m'indiquer l'adresse du Chat Botté ou l'on vend des
mules en reptiles, ce serait pour offrir ?
J'aimerais
bien la connaître moi-même. Elle est quelque part au
fond de ma tête.
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Vous
avez collaboré avec Mathieu Ballet et Joseph Racaille
pour vos précédents albums, ici vous vous y collez
tout seul ?
Lors de la réalisation de " Quatre ", Joseph
avait arrangé " Marie des Guérites "
et " Chez toi " et Mathieu, " Irène ".
Mais tout ça était éparpillé. A
un moment, j'ai du prendre les choses en main parce que cela
n'aboutissait pas. J'ai commencé à mettre la main
à la réalisation à ce moment là,
pour donner une cohérence. C'était assez délicat
et difficile, alors je me suis dit : la prochaine fois, je le
fais tout seul ! Les arrangements, j'en ai toujours entendu
en écrivant mes chansons. Mais le problème de
la réalisation et de l'arrangement, outre le fait que
ce soit beaucoup de travail, c'est que cela me prend énormément
de temps sur mon activité principale qui est l'écriture.
En laissant quatre ans entre les deux albums, j'ai pris le temps
de tout faire moi même. |
Etes-vous
satisfaits du résultat ?
Oui, j'ai pris le temps d'être content. J'ai refait quatre
fois les arrangements pour " Saint-Jean-du-Doigt ", j'ai
travaillé dur quand même.
C'est
un avantage cette liberté qu'on vous laisse ?
Elle est nécessaire à la bonne réalisation
du projet pour que tout se passe bien autour de moi.
En
parlant d'écriture, est ce que vous seriez tentés
par l'expérience " roman " ?
Rien ne dit que j'en serais capable.
Et
vous pensez vous y essayer ?
Suite
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