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Photos : Youri Lenquette

 



Avez-vous préparé quelque chose de particulier en ce qui concerne le packaging de votre dernier album ?
On le sort de deux manières, un album normal et l'autre avec un DVD en plus sur le making off de l'enregistrement. Comme on a encore une fois pris le parti de faire ça chez nous dans notre local de répétition, on s'est amusé à filmer pour offrir un bonus au public.

Dès Rodéo, on a l'idée qu'il est temps de changer d'air pour les Mickey 3D ?
Effectivement, l'album d'avant était très pesant. Nous étions devenus en plus catalogués comme "groupe militant", alors qu'on avait envie de revenir au bricolage du début avec des chansons plus légères. Même s'il reste des chansons énervées parce que je ne peux pas m'empêcher d'être agacé par le monde qui nous entoure. Nous étions aussi très porté sur le rockn'roll car nous avions rejoué du rock après le live avec des copains dans un groupe qui s'appelle "Nopajam", avec des trucs hardcore, des concerts dans des bars à la campagne.
Mickey 3D

Aviez-vous peur d'être pris pour des donneurs de leçons ou de cracheurs dans la soupe, d'où ce revirement dans quelque chose de plus léger ?
Non, c'est uniquement une envie de légèreté, une pop music plus insouciante. J'avais aussi envie de rechanter un peu parce que j'avais l'impression de parler de plus en plus, de porter une attention particulière à la musique et ainsi éviter de donner trop d'importance aux textes. On voulait se faire plaisir sans tomber dans la routine et sans aucune réflexion commerciale derrière.

On dit de cet album qu'il est moins grave pour déscotcher cette image de groupe engagé ?
Disons que cette étiquette cachait tout ce qu'on était capable de faire. En plus, derrière cette image d'engagement, il y a ce mot de " militant " et je ne pense pas que nous soyons l'exemple d'un groupe militant, nous sommes plus des citoyens qui s'exprimons. Mickey 3D pour les gens c'était "Respire", mais nous sommes capables de faire d'autres choses, on aime plein d'autres trucs et d'époques musicales. On avait envie de se diversifier. Impossible de faire quinze chansons identiques, sinon on s'ennuie.

A ton avis, tout est un éternel recommencement d'erreurs dans notre société comme on pourrait le comprendre dans l'album ?
Il y a surtout plus de poésies dans l'album et parfois j'écris des trucs sans trop réfléchir au sens. Il n'y a pas toujours un sens à mes paroles. De manière légère tout s'imbrique sans conséquence. Dans "Rodéo" par exemple, les paroles auraient pu être dites par un enfant.

Il y a aussi comme une sorte de paradis rural perdu qu'on aime évoquer mais qui a disparu, est ce la rançon du succès ?
Pas exactement… tu sais nous sommes toujours dans notre paradis rural (rires). On voyage pas mal avec les tournées mais on vit toujours de la même façon. Quand je dis : Je n'ai pas envie de monter à Paris parce que dans les yeux des gens il y a comme de la pluie qui tombe doucement, ce n'est pas un truc qui est vrai, c'est juste une image poétique de la ville en général.

Même en ayant mis la pédale de frein sur les revendications, Matador reste un album belliqueux.

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