Zicline


Jeux

 



Paris, Porte de Montreuil, jour de pluie et de froid. Je fais le code d'entrée et pousse la lourde porte d'un ancien garage. Longue descente sinueuse et austère dans les entrailles de la capitale. Quelques lumières annoncent âmes qui vivent, et je débarque enfin dans le studio de répétition. Naab m'emmène dans une petite salle annexe où il entrepose une belle collection de vinyles…

Que signifie Naab ?
En fait, je m'appelle Nabil, mes amis m'appelaient Nab. J'ai rajouté un A pour changer la sonorité. "Nab" en arabe, ça veut dire canine et comme j'aime croquer la vie à pleines dents… et dans l'argot arabe le "nab", ça signifie la tchatche et comme je rape pas mal. J'ai trouvé que c'était un nom qui regroupait pas mal de facettes de ma personnalité.

Comment est né le projet "Salam Haleikoum" ?
Après avoir quitté la maison de disques Island, j'avais quelques morceaux déjà écrits, j'avais mon voyage prédéfini. J'ai signé chez Bloom Records qui m'a laissé m'épanouir. Je savais que je voulais aller dans cette direction musicale. Je suis retourné au Maroc pour découvrir la musique locale. J'ai emporté mon matériel et je suis descendu à Ouarzazate dans le sud du Maroc. C'est un ami qui m'a hébergé.

Auparavant, j'avais enregistré les batteries et les percussions de Jérôme Kerihuel, il est originaire de Brest comme moi. Sur place, j'ai rencontré des musiciens locaux, pas forcément professionnels, c'est surtout le rapport humain qui m'importait. Je suis resté un mois et demi là-bas, entièrement coupé du monde. En revenant avec cette matière, je me suis replongé dans le côté urbain et j'ai mélangé le tout. J'ai ensuite cherché quelqu'un pour le mixer.

Justement, comment s'est fait la rencontre avec Philippe Teissier du Cros qui est un expert en la matière ?
Par hasard en fait. Sofiane Saïdi qui chante sur mon Cd jouait avec un groupe de Brest, "Yog Sototh", qui avait enregistré avec lui. On lui a donné les maquettes, il les a écoutées et de fil en aiguille, on a travaillé ensemble. On s'entend vraiment bien. C'est un type en or, il a une démarche où il cherche tout le temps à découvrir, à s'ouvrir.

Tu possèdes une totale liberté de style, d'où cela te vient-il ?
Je cherche à être indépendant et l'indépendance te laisse une totale liberté de style. J'ai du mal à concevoir qu'on puisse te ranger dans un coin, j'aime plein de musiques. Je ne peux pas te dire, je suis hip hop, je suis drum'n bass ou je suis world ou jazz. Ce sont toutes ces richesses musicales mélangées à mes émotions, mes sentiments que j'ai envie de faire partager aux gens qui écouteront mes albums. Je veux avoir une identité musicale forte, sinon tu es fondu dans une masse électronique, pseudo fusion…

C'est vrai que les gens cherchent des noms pour définir les musiques actuelles.

Oui, c'est sûr, mais j'ai vraiment du mal à me voir ranger dans une petite boîte. C'est vrai qu'il y a de l'électronique sur cet album, mais je suis berbère, j'ai enregistré dans le sud du Maroc, il y a du bendir et d'autres instruments acoustiques. Je suis un jeune français d'origine marocaine qui fait du son, comme un auvergnat ou un breton pourrait le faire (sourires), forcément, les parents laissent des traces.

Puisque tu en parles d'influences, quelles sont tes grandes influences musicales ?

Suite


Retour au Sommaire - Menu
© Copyright 2002 ZICLINE Contactez-Nous