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Bien sur
! Tout rentre en compte ! Il y a eu certainement plus de références
indiennes dans mon second album. Mais je pense que plus le
temps passe et plus je trouve d'autres façons d'exploiter
cet héritage. Il varie pour le faire vibrer avec le
public. Je n'ai jamais été intéressée
par jouer un seul type de musique. Chacun a son propre univers
musical, celui ci est le mien.
L'Inde
se trouvait déjà présent sur vos deux
précédents albums mais là vous avez voulu
aller beaucoup plus loin ?
Ce n'était pas une stratégie conceptuelle. Comme
j'allais en Inde voir mes parents, j'y ai rencontré
des musiciens avec lesquels j'ai commencé à
jouer. C'est un processus naturel. La musique est présente
chez les gens qui la jouent et qui l'écoutent, pas
dans ceux qui la pensent. Je ne crois pas à ce mythe
fantaisiste de l'Inde éternelle.
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Pourquoi
ce besoin d'enregistrer là-bas ?
En fait nous avons enregistré la plupart de l'album en Angleterre,
puis nous sommes allés à Tamil Nadu pour faire un
reportage pour Arte (qui sera diffusé en novembre) et nous
y avons établi des relations musicales, comme avec les Strings
Players. Nous devions être super talentueux pour jouer avec
eux donc bien sûr, cela nous a beaucoup inspiré.
Certains
titres ont des intros. Est-ce important de pouvoir installer un
climat sur vos morceaux ?
Oui ! C'est un bon moyen d'établir une ambiance, de jouer
quelque chose dans un mode musical particulier. C'est une tradition
indienne appelée " alap " dans le Nord. On peut
dire que c'est une ouverture pour introduire l'univers musical que
la chanson va explorer. Si vous faites bien attention, les notes
jouées en intro reprennent celles des mélodies de
la chanson.
Avec
ce disque, pensez-vous avoir terminé un cycle ?
Non ! Je suis toujours au commencement des choses.
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Sur
certains titres les guitares sonnent très blues. Seriez-vous
tentée par un album rock ou pop ?
Je ne pense pas la musique de la sorte. Je suis intéressée
par des sons particuliers ou des mélodies, des sentiments.
Et cela ne correspond jamais à un genre de musique
spécifique. Je ne pense pas " oh lala, je veux
écouter de la musique Carnatic " mais je pense
parfois " je voudrais entendre cette chanson par Yesu
Das ". Je ne pense pas " huummm rock musique "
mais je peux adorer une chanson d'Hendrix, Can ou The Velvet
Underground. Ce que j'aime dans chaque genre c'est ce qui
me transcende, mais jamais ce qui illustre. Je ne suis pas
une collectionneuse de papillons. La magie de la musique est
insaisissable.
Comment
faites-vous pour vous approprier des titres puisés
dans la tradition Carnatic ?
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Si vous écoutez
une chanson Carnatic que vous aimez, vous pouvez trouver qu'elle
est mieux chantée qu'écrite. Par exemple, pour la
chanson " Idi Samayam ", j'avais les partitions de cette
chanson mais nous avons vraiment dû aller chercher quelqu'un
qui se souvienne de la façon de la chanter pour avoir un
sentiment plus naturel. Quelque chose d'oral je suppose. En ce qui
concerne le choix des chansons, je fais juste confiance à
mon plaisir. Les chantant pour moi même et trouvant comment
les accompagner avec une guitare, avec mon partenaire Sam Mills.
On a trouvé une structure dans laquelle on invite les musiciens
à travailler avec nous. Chaque chanson est une nouvelle aventure.
N'avez-vous
jamais eu peur qu'on vous prenne pour une artiste opportuniste ?
Suite
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