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En fait, le premier, Yaya3, n’est pas mon disque, mais principalement celui de l’organiste Sam Yahel. Il représente la musique que nous avons jouée tous les trois (Sam Yahel, Brian Blade et Joshua Redman) dans un petit club de New York pendant plusieurs années, le Small’s. Au début, Sam nous appelait dès qu’il nous savait en ville et nous jouions un peu à l’improviste, surtout sa musique. Quant au nouvel album, Elastic, il contient la musique, que j’ai écrite depuis quatre ou cinq ans et que j’ai apportée au groupe. On a commencé à la jouer, à la reformer, et c’est devenu la matière à une nouvelle formation. En fait Yaya3 est un peu le résumé de tout ce qu’on a fait jusqu'à cette année, et Elastic est la nouvelle direction que je donne à ma musique.

Les albums précédents n’étaient pas joués avec le même groupe ?
Non, sauf Brian Blade, le batteur, mais je n’ai jamais tourné avec ce groupe. C’est la première fois que je joue avec une formation qui a un jeu beaucoup plus groove. J’ai joué 10 ans avec un groupe purement acoustique et c’est mon premier «écart », l’idée me plaît !

Comment sont nés ces deux projets différents ?
Ils sont venus de deux sources : le groupe et la musique. Ca a commencé par la réunion informelle de nous trois, sous la direction de Sam Yahel, dans les clubs underground New Yorkais, sous forme de jams sessions, en nous mettant petit à petit à jouer le répertoire de Sam. Nous ne nous sommes jamais considérés comme un groupe, c’était très détendu, très informel.
Ensuite il y a la musique, et particulièrement celle d’Elastic. Les fondements sont plus grooves et le son plus électrique.

J’ai pensé à cette musique pendant longtemps sous forme de petits schémas, des idées sur lesquelles je travaillais. Je n’avais jamais eu le bon groupe pour la jouer. Quand j’ai finalement apporté ces ébauches, ça a tout de suite fonctionné et je me suis dit que c’était le bon contexte pour lui donner vie sous forme d’un disque.

Pensez-vous toucher un public plus jeune ?
Non, ça n’a jamais été un but pour moi. Mon but est de jouer ce qui me plaît, ce qui m’inspire, ce qui m’excite au moment où je le fais. Quel que soit le public qui s’intéresse à ma musique, c’est le bon ! Je ne réfléchis jamais à savoir comment je pourrais toucher tel ou tel public, si je commence à réfléchir en ces termes, la musique en pâtira. J’essaie juste de jouer ce que je ressens. Je suis conscient que cette musique, parce qu’elle a un feeling plus groove, a un potentiel à toucher un public plus jeune. Mais tout ça dépend de beaucoup de choses, du marketing, de la promotion … Vous savez, si je peux atteindre un public plus jeune, tant mieux. J’ai eu ma part de public jeune quand j’ai commencé à tourner autour de mes 20 ans, les gens étaient généralement étonnés parce que mon public avait mon âge. Je vieillis, peut-être que mon public vieillira avec moi ?

Avez-vous été influencé par le rythme & blues et la soul music ?

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