Quatre ans déjà que le premier album de Filter,
Short Bus, avait fait l'effet d'une bombe dans le monde du rock
dur.
L'ex-guitariste de Nine Inch Nails, Richard Patrick, avait bluffé
son monde avec un album puissant mais déjà mélodique,
loin des bidouillages électroniques de son ancien compère
Trent Reznor.
Deux ans de tournées intensives et deux autres années
pour la construction d'un studio à Chicago et enfin, voici
le deuxième effort de Filter, qui promet de faire l'effet
d'une bombe à neutrons.
Dès le premier titre (et premier single) Welcome To the
Fold, les murs de guitares remettent les pendules à l'heure,
mais le refrain, chanté et pas hurlé, révèle
une volonté mélodique évidente.
On laisse défiler la bande pour mieux tomber sous le charme
hypnotique des titres qui s'enchaînent, à la fois
puissants: Skinny, carrément beaux: Take a picture, parfois
même émouvants:I'm not the only one, Miss Blue, ou
comment s'approcher du génial en onze titres...
Richard Patrick impose désormais son style, inimitable
et inqualifiable, digestion parfaite de sa propre personnalité,
de toutes ses influences et de tous les sentiments contradictoires
qui l'animent.
Une chose est sûre, quand on connaît de surcroît
la perfection que le groupe est capable d'atteindre sur scène,
le million d'albums vendu aux States il y a quatre ans n'était
qu'une mise en bouche: place à la magie du Filter 99, qui
devrait rallier aussi bien les amateurs de pop déjantée
que les rockers à poils durs sous sa bannière atypique.
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