Adam Green, 07/06/2005, le Trabendo.
S'il y a un artiste qu'il ne faut pas louper en
cette fin de printemps, c'est bel et bien ce cher Adam Green.
Folichon pendant ces quatre vingt dix minutes
de concert, il chante et fait revivre le fantôme du Scott
Walker époque Boy Child tout en y ajoutant cette pellicule
dandy comique qui lui va à merveille.
Ce soir, l'ex Moldy Peaches exécute ses
pop songs délirantes avec son groupe impeccable et cela
fait mouche, tout simplement. Il faut dire que les chansons du
trublion ont la particularité d'être
parfaites.
La composition est soignée, les couplets
et les refrains suivent un fil de soie et on ne s'ennuie pas.
L'expédition dure en moyenne deux à trois minutes
et les passagers savourent ces instants en se demandant où
il va chercher toute cette inspiration.
Une inspiration mettant en scène tour à
tour Bush, Blair en passant par Fab Moretti (Carolina) et la potiche
de service Jessica Simpson (Jessica). Alors que l'on se prend
à imaginer qu'il va parvenir à nous livrer l'intégralité
de son uvre, il fredonne un instant un air qui vient de
loin.
On cogite et nos zygomatiques font le reste. Kokomo
des vieux Beach Boys sans Brian Wilson, qui l'eût cru ?
Cela fait partie du personnage, l'inattendu, surtout lorsqu'il
se prend à des chorégraphies fantasques qui auraient
tout à fait leur place dans un bon DVD consacré
au chanteur ou dans le salon de la ménagère aigrie.
Avec un show piochant dans Gemstones, son dernier
album et dans les deux précédentes livraisons (Friends
of Mine et Garfield), il régale et joue même avec
le public l'invitant à choisir les chansons qui vont constituer
le rappel. Rare. Il finit le spectacle sur un Kokomo bis, entonné
avec une jeune fille qu'il choisit parmi la foule.
Sans jamais se prendre au sérieux, Adam
Green joue au crooner et donne ce genre de spectacle dont on ressort
guilleret et puis le lendemain en guise de réveil : Dance
with Me. On replonge.
Nicolas.
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