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Photos Christian Deblanc

 



Les Nuits du Jazz de Dinant ( Belgique ).

Une question rituelle doit de temps en temps titiller tout amateur de jazz, un tant soit peu habitué aux concerts-life. Grand ou petit festival de jazz ? La question des questions qui une fois de plus va empêcher le monde de tourner ! Bien sûr, il n’y a pas de bonnes réponses. Si le méga-festival a les moyens d’inviter de “grandes pointures“, les grandes salles ne présentent pas toujours les meilleures acoustiques et les prestations scéniques dégagent parfois l’impression de musiciens venus toucher leur cachet ou se dorer au soleil de l’Europe pendant les vacances.

Que dire des festivals où les heures de concert se chevauchent et où les spectateurs se promènent de salle en salle à la manière de chalands au Marché de Noël.

Le Festival de Dinant fait partie de la deuxième catégorie mais petit dans son cas n’est pas synonyme de petite affiche. Et avant de détailler cette dernière, il est bon de souligner la qualité de l’accueil des spectateurs (et des musiciens), l’excellente acoustique des deux salles et cette merveilleuse sensation de voir des musiciens s’amuser et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Le programme était bien sûr alléchant et n’avait rien à envier aux méga-concerts . Après une série de jams sessions et soirées données dans différents établissements de la région, le festival a ouvert ses portes officiellement le vendredi 3 octobre avec une soirée brésilienne haute en couleurs, officiée par le guitariste belge Maxim Blesin, Phil Abraham (la référence belge du trombone) et les Houben Père et fils. Une excellente soirée délirante qui s‘est continuée par la présence des français Stéphane Belmondo, André Ceccarelli et Ricardo Del fra. Rien que du beau monde pour une prestation super-rafraîchissante.

Le samedi a commencé par le pianiste Alexi Tuomarila, norvégien d’origine et belge d’adoption et dont la carrière est en train d’éclater par ses nombreux passages en France.
La France qui nous avait envoyé le batteur Franck Agulhon et le bassiste Rémi Vignolo pour accompagner le pianiste belge (mais j’ai envie de dire aujourd’hui international) Eric Legnini et le trompettiste Flavio Boltro. Un quartet qui se connait bien pour jouer régulièrement ensemble et dont le répertoire (somme tout assez classique) est parfait pour mettre en évidence la grande qualité de leur jeux.

Moment d’émotion lorsque le chanteur David Linx et son alter ego au piano Diederik Wissels ont été rejoints par le trompettiste italien Paolo Frésu pour donner une coloration d’intimité et encore rehausser la beauté et l’originalité des extraits de leur dernier album “Its’time“.

Une première dans le genre, le superbe concert des Frères Belmondo, (humour garanti) venus avec leur grande formation interpréter leur dernier album “Hymne au Soleil“. Des relectures d’une compositrice du début du siècle mais qui, au travers des mains magiques des deux compositeurs, ont retrouvé une place dans la grande musique .

Mais l’événement le plus surprenant ’inattendu restait à venir : Paolo Frésu, parrain officieux du festival depuis quelques années, dans un hommage à Léo Ferré. Mais que venaient faire les compositions du troublion de la chanson française au pays du jazz ? Ostende ou Avec le temps passeraient-elles sans embage les soubresauts et les embûches du jazz ? La réponse fut oui car c’était sans compter avec le talent du chanteur Gianmaria Testa.
Grand coffre vocal, chaleureux dans son expression, fidèle à l’esprit de l’anarchiste à la Rolls, Gianmaria Testa, de sa voix proche d’un Léonard Cohen, en plus tonique, nous offrit un tout grand spectacle.

Une soirée pleine d’émotions, une découverte de chansons méconnues du répertoire de Léo Ferré tout autant qu'une relecture subtile de ses grands classiques saupoudrés de la poussière magique du jazz. A quand un album de cette rencontre toute en symbiose, harmonie et simplicité de ce chanteur généreux et de Paolo Fresu (superbement secondé par son trio) ?

Sans conteste, un très grand Festival, lieu de rencontres des spectateurs et des musiciens, dirigé avec simplicité par son créateur, Jean-CLaude Laloux qui au-delà de ses talents d'organisateur prouve qu’il est avant tout un amoureux du jazz.

Etienne.

 


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